Début du contenu principal.
«Ils ne font aucun compromis.»
Le Syndicat des salariés d’entretien du Réseau de transport de la Capitale (RTC) a déploré vendredi «l'intransigeance et la nonchalance» de l'employeur lors d'un point de presse vendredi matin devant le siège social à Québec.
Selon le syndicat, le «blitz de négociation intensive» au cours des derniers jours n'a pas permis d'en arriver à une entente de principe et la grève a été déclenchée dès minuit, en plein Festival d’été de Québec.
«On a entendu la partie patronale, on a travaillé de bonne foi sur leurs priorités, on a fait des propositions et des compromis sur nos demandes, notamment monétaires, mais rien n’y fait», s’est indigné Nicolas Louazel, président du syndicat.
Le syndicat indique avoir présenté au moins trois offres globales, qui n'ont pas été acceptés et qu'il n'y a eu aucune avancée dans les négociations depuis le 3 juin. Celles-ci incluaient des propositions et des suggestions sur les dossiers prioritaires de la partie patronale, comme la formation et la mobilité de la main-d’œuvre.
«Ils ne font aucun compromis, ils veulent que l’on accepte intégralement toutes leurs demandes, dans le fond ils ne veulent pas négocier, ils veulent tout avoir», a dénoncé le président du syndicat vendredi, ajoutant que leur partie est prête à faire des compromis, mais pas au point de compromettre la qualité de vie au travail.
Rappelons que le syndicat avait demandé 30% d’augmentation salariale sur cinq ans; une demande qui avait été refusée. «On a fait des compromis et des contre-propositions à ce sujet», a fait savoir Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), précisant qu'ils veulent plutôt prioriser la limitation de la sous-traitance et le maintien de la qualité du service dans les négociations. «C’est beau la capacité de payer des contribuables, mais il faudrait aussi parler de la capacité de recruter du RTC. Ce n’est pas comme si ça se bousculait aux portes pour travailler ici.»
Pour marquer ce premier jour de grève, les syndiqués ont dressé des piquets de grève vendredi matin devant le siège social du RTC au 720, rue des Rocailles à Québec.
Du côté de la Ville, le maire Bruno Marchand a répété jeudi ad nauseam que le Syndicat des salariés d’entretien du RTC a pris le Festival d’été de Québec et les citoyens de Vieille Capitale «en otage» en déclenchant une grève pour les dix prochains jours.
«Ça écœure», a lancé M. Marchand d’emblée sur les ondes de Noovo Info, jeudi. «Avec ce qui se passe aux États-Unis, on invite les gens à rester ici, et on voit des personnes prendre des citoyens en otage. Moi, ça me déçoit.»
«[Une grève à la rentrée] est moins spectaculaire qu’une grève pendant le FEQ, mais c’est la clientèle régulière du RTC qui serait la plus impactée par une grève à la rentrée.»
Le maire «trouve déplorable» le fait que les personnes vulnérables seront grandement impactées au cours des prochains jours et n’auront aucun moyen de se déplacer à Québec. Un point qui a été soulevé par le Collectif pour un transport abordable et accessible à Québec (TRAAQ) dans un communiqué diffusé jeudi.
M. Marchand croit que de priver la population de bus lors d’une période aussi achalandée ne servira pas la cause du syndicat lors des négociations. «Ça ne sert pas leur cause», a-t-il avancé.
Pour le syndicat, il est «indécent» de reprocher aux travailleurs d'avoir choisi cette période pour faire la grève et on affirme que l'employeur aurait pu éviter cette grève en plein FEQ.
«Le syndicat leur a proposé de commencer à négocier à l’avance, ils ont refusé», a rappelé présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), Barbara Poirier. «Ça fait depuis le 15 octobre 2024 que ça négocie, tout le monde le voyait où ça nous menait, voulez-vous bien me dire comment ça se fait qu’ils n’ont pas été capables de régler avant? Soit ils sont vraiment incompétents, soit c’était ça le plan de match.»
«Au conseil central, s’il faut absolument qu’il y ait une grève au RTC, et ça a pas mal l’air d’être un passage obligé, on préfère que ce soit pendant le FEQ», a-t-elle ajouté.
Rappelons qu'il n'y a aucun service d’autobus depuis 5h20 vendredi, et ce, jusqu'au 13 juillet si aucun accord entre le RTC et le syndicat n'est trouvé.
Avec des informations de Jean-Simon Bui, Julien Denis et Émeric Montminy pour Noovo Info