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Employés d'entretien de la STM: le ministre nomme 4 conciliateurs-médiateurs

«On est disponible à négocier et non à se le faire imposer par un mandataire spécial.»

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Employés d'entretien de la STM: le ministre nomme 4 conciliateurs-médiateurs Employés d'entretien de la STM: le ministre nomme 4 conciliateurs-médiateurs

C'est maintenant une équipe de quatre conciliateurs-médiateurs qui tentera de rapprocher la Société de transport de Montréal et le syndicat qui représente les 2400 employés d'entretien. 

Le ministre du Travail, Jean Boulet, en a fait l'annonce, vendredi après-midi, après avoir rencontré l'employeur et le syndicat, alors que s'achève la deuxième séquence de grève de ces syndiqués.

Un médiateur avait tenté de rapprocher les parties, en vain. Son mandat venait d'arriver à échéance, sans être prolongé. Le ministre fait le pari que l'équipe de quatre conciliateurs-médiateurs parviendra à dénouer l'impasse et à proposer une hypothèse de règlement qui satisfera les deux parties.

Toutefois, a souligné le ministre, pour que les conciliateurs-médiateurs parviennent à faire un bout de chemin supplémentaire, ils ont besoin «que les parties se responsabilisent et créent les conditions favorables à une telle hypothèse de règlement».

Il a notamment invité les deux parties à s'abstenir de négocier par médias interposés et à «s'intéresser uniquement au processus de médiation».

Le ministre Boulet a rapporté que «les deux parties ont accepté d'embarquer dans ce nouveau processus de médiation-là».

La STM a confirmé son ouverture. «Ce que l’on veut, c’est sortir de l’impasse, changer la dynamique en compagnie d’une nouvelle tierce partie pour se rapprocher d’une entente», a affirmé la directrice générale, Marie-Claude Léonard.

«La STM est toujours aussi fermement engagée dans le processus de négociations. Elle considère comme essentiel d'avoir de nouveaux tiers qui pourront intervenir proactivement afin d'aider les parties à identifier des pistes de solutions qui répondent aux besoins opérationnels et respectent le cadre financier déterminé par les bailleurs de fonds», a-t-elle ajouté.

Le président du syndicat de l'entretien, Bruno Jeannotte, a aussi accepté l'offre. «C'est une bonne nouvelle. On risque de faire évoluer les choses. On va être présent dès lundi», soit le jour où commencera cette nouvelle formule de conciliation-médiation. 

Litige et grève

Le litige porte sur les salaires et le recours à la sous-traitance.

Prise dans des difficultés financières, dans une volonté de réduire ses coûts, la STM veut recourir davantage à la sous-traitance en matière d'entretien, pour le déneigement et le paysagement, par exemple. Mais des clauses de la convention collective actuelle du syndicat l'en empêchent.

Le syndicat dit tenir à ces clauses, afin de protéger les emplois de ses membres et le service de transport en commun public.

Ce syndicat de la Fédération des employé(e) des services publics, affiliée à la CSN, avait débrayé une première fois du 9 au 17 juin. Il a ensuite fait le présent débrayage d'une durée de deux semaines.

Le syndicat laissait toujours planer la menace d'une autre grève, vu l'impasse dans les négociations. Il n'a toutefois pas encore transmis de nouvel avis de grève, a confirmé le ministre Boulet.

Or, la grève ne pourrait avoir lieu dans les prochains jours, puisqu'elle devra encore faire l'objet d'une décision du Tribunal administratif du travail (TAT).

M. Jeannotte doit en effet déterminer si les services essentiels proposés seront suffisants pour ne pas mettre en danger la santé ou la sécurité du public. Et les services essentiels qui ont été convenus pour la grève d'une durée de deux semaines ne seraient pas nécessairement les mêmes que ceux qui devraient être dispensés pour une grève illimitée, par exemple, ou une grève de plus longue durée. Le Tribunal examine toujours le contexte.

La grève d'une durée de deux semaines à la STM prendra fin officiellement dimanche. Elle compte en effet une partie qui consiste en un refus de faire des heures supplémentaires — qui prendra fin dimanche — et des interruptions de service entre les heures de pointe, les lundis, mercredis et vendredis.

Ce vendredi est la dernière journée de grève avec services essentiels, qui touchait plus directement les 1,1 million d'usagers de la société de transport.

Le service de métro a été interrompu par intermittence depuis le 22 septembre dernier, les lundis, mercredis et vendredis. Il n’ouvrait qu’à 6h30 le matin, ne fonctionnait que jusqu’à 9h30, puis de 14h45 à 17h45 lors de l’autre période de pointe, et en fin de soirée à partir de 23h.

Le service d’autobus de la STM a aussi été perturbé jusqu’ici. Il était offert jusqu'à 1h15 du matin, sans départ par la suite jusqu’à 9h15. Le service régulier reprenait à l’heure de pointe jusqu’à 9h15, puis entre 15h et 18h, sans départ par la suite jusqu’à 23h15.

Avec de l'information de Jennifer Gravel et de Guillaume Théroux pour Noovo Info