Environnement

GES: Atteindre la cible de 2030 coûterait 38 milliards $ au Québec

Le gouvernement doit en effet tenir des consultations à l'Assemblée nationale dans les prochaines semaines.

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99fd103ea4a56aa84b9df0b623b7df8695f1f0f6a8ed9739e15fd23597c42798.jpg Bernard Drainville est assermenté comme ministre de l'Environnement, le mercredi 10 septembre 2025 à Québec. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot (Jacques Boissinot | La Presse canadienne)

Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) selon la cible prévue pour 2030 coûterait 38 milliards $ au Québec, indique un document déposé jeudi par le ministre de l'Environnement, Bernard Drainville, pour fins de consultations.

Le gouvernement doit en effet tenir des consultations à l'Assemblée nationale dans les prochaines semaines pour réviser les cibles de réduction de GES.

Actuellement, la cible est fixée à une réduction de 37,5 % des émissions de GES en 2030 par rapport à leur niveau de 1990, conformément aux accords internationaux, alors qu'en 2022, le Québec était seulement rendu à 19 %.  

«Une réduction des émissions de GES de 37,5 % sous le niveau de 1990 est un objectif ambitieux, dont l'atteinte dès 2030 n'est pas garantie, notamment au vu du contexte économique et géopolitique auquel le Québec est confronté», peut-on lire.

«Quoi qu'il en soit, le gouvernement poursuivra avec détermination ses efforts de réduction des GES, d'ici 2030 et au-delà, afin de préserver l'élan vers la carboneutralité», poursuit-on néanmoins.

Dans le document de plus de 60 pages, on calcule donc que la facture des coûts privés et publics pour arriver à la cible de 2030 s'élèverait à 38 milliards $. 

Par exemple, cela comprendrait autant l'achat d'un système de chauffage électrique par des particuliers que l'installation d'un nouveau procédé industriel dans une usine, ou encore, la mise en place d'infrastructures de transport en commun.

En outre, on calcule que l'atteinte de la cible ferait diminuer le PIB réel du Québec de 20 milliards $ en 2030.

Le document rappelle toutefois que «l'inaction climatique» coûte très cher en raison des «événements météorologiques extrêmes», inondations, vagues de chaleur, feux de forêt, et des transformations permanentes, comme la fonte du pergélisol, la hausse du niveau de la mer, etc. 

Rappelons que l'Accord de Paris de 2015 sur les changements climatiques, qui guide l'action des États, vise à atteindre la carboneutralité, donc zéro émissions, en 2050.

Le Québec n'est pas directement signataire, mais s'est déclaré lié au texte en 2016.   

Patrice Bergeron

Patrice Bergeron

Journaliste