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L'Institut économique de Montréal demande au gouvernement de supprimer des dizaines de milliers d'emplois.
Un groupe de réflexion économique basé à Montréal demande au gouvernement fédéral de supprimer des dizaines de milliers d'emplois dans la fonction publique dans le cadre d'une révision massive des programmes et services fédéraux.
L'Institut économique de Montréal (IEM) a publié jeudi matin un rapport appelant à une révision « à la Chrétien » de la fonction publique fédérale, qui entraînerait la suppression de 64 000 emplois dans la fonction publique et une réduction des dépenses de 10 milliards de dollars.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Si Ottawa veut vraiment réduire les dépenses et contrôler la taille de son appareil bureaucratique, elle devrait s'inspirer de la révision des programmes menée par le gouvernement Chrétien en 1994», a affirmé l'IME par communiqué.
Selon le secrétariat du Conseil du Trésor, il y avait 367 772 fonctionnaires fédéraux au Canada en 2024, contre 257 000 en 2015.
Pendant la campagne électorale, le programme électoral libéral du premier ministre Mark Carney «s'engageait à plafonner, et non à réduire», les effectifs de la fonction publique. Les libéraux ont promis un «examen complet des dépenses publiques afin d'accroître la productivité du gouvernement fédéral».
Le document du MEI, rédigé par Conrad Eder, indique que «la taille de la fonction publique canadienne doit à nouveau faire l'objet d'une attention particulière» après «l'expansion significative de la bureaucratie fédérale» sous l'ancien premier ministre Justin Trudeau.
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«Bien que le gouvernement ait reconnu tardivement la nécessité de freiner la croissance de la bureaucratie fédérale, des mesures plus décisives sont nécessaires», indique le rapport.
M. Eder estime que le gouvernement du premier ministre Mark Carney devrait «s'inspirer de l'examen des programmes de 1994» mené par le gouvernement Chrétien comme «modèle de réforme».
«Le gouvernement devrait adopter une approche réfléchie pour s'assurer que les réductions d'effectifs sont stratégiques en combinant les départs volontaires et l'attrition naturelle avec des réductions ciblées.»
Le document du MEI indique que l'examen des programmes fédéraux de 1994 a entraîné une réduction de 42 000 emplois dans la fonction publique fédérale entre 1994 et 1999, « grâce à des stratégies telles que des mesures d'encouragement au départ volontaire, l'attrition naturelle, la privatisation des services et la délégation de responsabilités à d'autres ordres de gouvernement ».
Selon Statistique Canada, l'effectif de la fonction publique fédérale a diminué de 29 000 employés en 1996.
«Obtenir des résultats similaires aujourd'hui, soit une réduction de 17,4 % de l'effectif fédéral sur cinq ans, permettrait de réduire le nombre d'employés fédéraux d'environ 64 000, ce qui ramènerait la fonction publique fédérale à sa taille relative avant l'élection de Justin Trudeau au poste de premier ministre», a écrit M. Eder. «Si elles étaient pleinement mises en œuvre, ces réductions d'effectifs permettraient de réduire de près de 10 milliards de dollars par an les dépenses du gouvernement fédéral.»
«En s'inspirant de l'examen des programmes du gouvernement Chrétien, le Canada peut réduire ses effectifs fédéraux, éliminer des dizaines de milliards de dollars de dépenses fédérales et jeter des bases financières solides pour la prospérité économique durable des Canadiens.»
Le plus grand syndicat du secteur public canadien a appelé Carney et son nouveau cabinet à faire des services publics une « priorité absolue » pour la nouvelle session parlementaire.
L'Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) affirme qu'elle plaidera en faveur de «services publics solides et bien financés» et de «politiques de travail à distance modernes, inclusives et fondées sur des données probantes».
«C'est un moment charnière pour notre nouveau gouvernement, alors que les travailleurs canadiens sont confrontés à une crise du coût de la vie et que les familles sont aux prises avec les répercussions des droits de douane sur nos emplois et notre économie», a soutenu Sharon DeSousa, présidente nationale de l'AFPC, dans un communiqué publié cette semaine. «La protection des services publics dont dépendent les citoyens doit être au cœur de toutes nos actions, et le Cabinet a un rôle essentiel à jouer dans le renforcement de nos services publics et le soutien aux travailleurs qui les fournissent.»
Le budget 2024-2025 des libéraux fédéraux prévoit la suppression de 5 000 emplois dans la fonction publique sur quatre ans.