La commission Gallant étudie la possibilité de faire témoigner le premier ministre François Legault dans le cadre de son enquête sur les ratés du virage numérique de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).
L'information a été confirmée lundi par une porte-parole de la commission à La Presse Canadienne.
Le cabinet du premier ministre aurait été informé de problèmes liés au projet informatique de la SAAQ, dont de possibles dépassements de coûts, dès 2020, selon ce qui a été révélé la semaine dernière à la commission Gallant.
Un ex-bras droit de M. Legault au ministère du Conseil exécutif, Yves Ouellet, aurait aussi été avisé en septembre 2022 d'un manque à gagner de 222 millions $ pour livrer la plateforme SAAQclic.
M. Legault a jusqu’ici toujours plaidé l’ignorance entourant les dépassements de coûts liés au projet de modernisation des systèmes informatiques de la SAAQ, appelé CASA (Carrefour des services d'affaires).
Plus tôt lundi après-midi, il a été annoncé que la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, et le ministre de la Santé, Christian Dubé, seront appelés à témoigner d'ici la fin de la semaine.
M. Dubé a été convoqué en lien avec son passage à la présidence du Conseil du trésor d'octobre 2018 à juin 2020.
Leur collègue Éric Caire, qui a été ministre de la Cybersécurité et du Numérique (MCN) de 2022 à février 2025, livrera d'abord sa version des faits devant la commission, après avoir entendu son ex-directrice de cabinet et un ancien sous-ministre au MCN.
L'ancien président du Conseil du trésor sous le gouvernement Couillard, Pierre Moreau, a également été appelé à témoigner d'ici les prochains jours, tout comme l'ancien PDG de la SAAQ, Éric Ducharme. Ce dernier, qui a aussi occupé auparavant des fonctions au Trésor, a été limogé par le gouvernement Legault en juillet dernier.
La semaine dernière, les ministres caquistes François Bonnardel et Geneviève Guilbault ont témoigné devant la commission d'enquête publique.
Rappelons que le projet CASA, qui comprend la plateforme SAAQclic, devrait coûter au moins 1,1 milliard $, soit 500 millions $ de plus que prévu, selon le Vérificateur général du Québec.
La journée de lundi a été consacrée au témoignage d'un ancien sous-ministre au MCN, Pierre E. Rodrigue, qui a aussi été le dirigeant principal de l'information au sein du secrétariat du Conseil du trésor, avant la création du MCN en 2022.
M. Rodrigue ne se disait pas réellement inquiet par les dépassements de coûts à la suite de la première année.
«Le fait qu'il puisse manquer d'argent, c'était une hypothèse sur la table», a-t-il déclaré.
