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Epstein: des élus votent l'assignation à comparaître du ministère de la Justice

«Si nos collègues de cette commission ne se joignent pas à nous lors de ce vote, ils se joindront alors au président Trump et se rendront complices.»

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La représentante Katherine Clark, whip de la minorité à la Chambre, entourée du représentant Pete Aguilar, président du caucus démocrate de la Chambre, et du chef de la minorité à la Chambre, Hakeem Jeffries, s'entretient avec les journalistes au suj... La représentante Katherine Clark, whip de la minorité à la Chambre, entourée du représentant Pete Aguilar, président du caucus démocrate de la Chambre, et du chef de la minorité à la Chambre, Hakeem Jeffries, s'entretient avec les journalistes au sujet de la décision du président de la Chambre, Mike Johnson, de quitter Washington plus tôt que prévu, alors que les républicains s'affrontent au sujet des dossiers Jeffrey Epstein, au Capitole, le mercredi 23 juillet 2025 (AP Photo)

Une sous-commission de la Chambre des représentants a voté mercredi une assignation à comparaître auprès du ministère de la Justice pour obtenir des documents relatifs à l'enquête sur le trafic sexuel de Jeffrey Epstein, après que les démocrates ont réussi à inciter les législateurs républicains à défier Donald Trump et les dirigeants républicains pour soutenir cette action.

Les démocrates d'une sous-commission de la puissante commission de surveillance de la Chambre des représentants ont déposé une motion d'assignation à comparaître mercredi après-midi, quelques heures seulement avant la fin de la session de travail de juillet de la Chambre et son départ de Washington pour une pause d'un mois.

Trois républicains de la commission ont voté avec les démocrates en faveur de l'assignation à comparaître, l'approuvant par 8 voix contre 2.

Le président de la sous-commission républicaine, le représentant Clay Higgins de Louisiane, a indiqué que la rédaction de l'assignation avait commencé, mais qu'il faudrait un certain temps aux deux parties pour en définir le texte final.

«Si le Parti républicain, si nos collègues de cette commission ne se joignent pas à nous lors de ce vote, ils se joindront alors au président Donald Trump et se rendront complices», a déclaré aux journalistes, à l'extérieur de la salle d'audience, la représentante démocrate de Pennsylvanie Summer Lee,  à l'origine de la motion d'assignation à comparaître.

Cette démarche des démocrates a démontré qu'ils mettaient tout en œuvre pour contraindre les républicains à agir sur le dossier Epstein. Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, pris entre les exigences de Donald Trump et les appels de ses propres membres à agir, a résisté aux appels à l'action et s'est préparé à renvoyer la Chambre des représentants un jour plus tôt que prévu.

Plus tôt mercredi, M. Johnson a mentionné aux journalistes qu'il n'était pas nécessaire de voter cette semaine une loi demandant la publication des dossiers Epstein, car l'administration Trump «fait déjà tout ce qui est en son pouvoir pour les publier».

Pourtant, les démocrates se sont réjouis cette semaine de faire pression sur les républicains pour qu'ils soutiennent la publication des dossiers. Leurs efforts ont interrompu le programme législatif du Parti républicain pour la semaine et ont attiré l'attention sur un sujet que le président américain a imploré, en vain, ses partisans d'oublier.

«Ils fuient notre travail et nous renvoient chez eux parce qu'ils refusent de voter pour la publication de ces dossiers. C'est un sujet sur lequel ils ont fait campagne. C'est un sujet dont ils ont parlé : l'importance de la transparence et de la responsabilisation des pédophiles», a souligné Mme Lee.

Les dirigeants démocrates espèrent que le sujet ne se limite pas à Epstein, décédé il y a six ans dans sa cellule de prison new-yorkaise alors qu'il attendait son procès pour trafic sexuel.

«Pourquoi les républicains n'ont-ils pas divulgué les dossiers Epstein au peuple américain ? On peut raisonnablement en conclure qu'ils continuent de protéger le mode de vie des riches et des sans-gêne, même si cela inclut les pédophiles, a affirmé le chef de file des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, lors d'une conférence de presse. Tout est donc lié.»

Alors que la fureur grandit à droite face au revirement de l'administration Trump sur ses promesses liées à Epstein, plusieurs démocrates ont saisi l'occasion de diviser les républicains sur la question.

«Cela renvoie à une question fondamentale : “Notre gouvernement est-il coopté par des gens riches et puissants qui ne se soucient pas des Américains ordinaires ? Ou pouvons-nous avoir un gouvernement qui se soucie des Américains ordinaires ?”», a avancé le représentant Ro Khanna, un démocrate californien qui a présenté un projet de loi bipartisan visant à imposer la publication des dossiers.

Les dirigeants républicains accusent les démocrates de se préoccuper de cette question uniquement à des fins politiques. Ils soulignent que le ministère de la Justice a retenu l'enquête sur Epstein pendant la présidence du démocrate Joe Biden.

Le ministère de la Justice de Donald Trump demande également la publication des témoignages issus des audiences secrètes du grand jury dans l'affaire Epstein, bien que cette démarche soit peu susceptible de produire de nouvelles révélations.

La commission de surveillance de la Chambre des représentants, avec le soutien des républicains, a également proposé mardi une assignation à comparaître pour l'ex-petite amie d'Epstein, Ghislaine Maxwell, afin qu'elle témoigne.

Les législateurs qui souhaitent que le Congrès joue un rôle plus important dans le dossier Epstein ont toutefois averti que Maxwell, qui purge une peine de prison pour avoir aidé Epstein à commettre des abus sexuels sur des mineures, pourrait être un témoin peu fiable.

«C'est une bonne idée, mais ce n'est pas suffisant. C'est loin d'être suffisant», a précisé le représentant Thomas Massie, républicain du Kentucky, à l'origine du projet de loi bipartisan visant à obtenir les documents du ministère de la Justice.