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Le ministre responsable du Commerce Canada–États-Unis, Dominic LeBlanc, s'est dit «encouragé» après sa rencontre jeudi avec le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, et des législateurs américains à Washington, D.C., avant la date limite pour l'imposition des droits de douane fixée à la semaine prochaine.
Dominic LeBlanc a toutefois indiqué qu'un nouvel accord économique et de sécurité pourrait ne pas se concrétiser d'ici la dernière échéance fixée par le président américain Donald Trump.
«Les Canadiens s'attendent à ce que nous prenions le temps nécessaire pour obtenir le meilleur accord possible dans l'intérêt des travailleurs canadiens», a souligné M. LeBlanc devant l'immeuble Dirksen du Sénat.
«Nous ne serons donc en mesure d'accepter un accord que lorsque le premier ministre décidera qu'il s'agit du meilleur accord possible dans l'intérêt des travailleurs et de l'économie canadiens», a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump a envoyé des lettres à plusieurs pays, dont le Canada, indiquant que, si aucun accord n'est conclu d'ici le 1er août, il imposera des droits de douane élevés sur les importations aux États-Unis.
Dans sa lettre au premier ministre Mark Carney, Donald Trump a menacé le Canada de droits de douane de 35 %, mais la Maison-Blanche a affirmé que ces taxes ne s'appliqueraient pas aux importations conformes à l'Accord commercial Canada-États-Unis-Mexique.
Le Canada est également touché par les droits de douane imposés par le président américain sur l'acier, l'aluminium et les automobiles, et sera aussi touché par les droits de douane sur le cuivre, qui devraient également entrer en vigueur le 1er août.
Seuls quelques accords-cadres commerciaux ont été annoncés depuis que Donald Trump a menacé pour la première fois d'imposer ses droits de douane dits du «Jour de la Libération» en avril.
Le président a mentionné cette semaine que son administration avait conclu des accords avec le Japon et les Philippines, s'ajoutant aux accords précédents avec l'Indonésie, le Vietnam et le Royaume-Uni.
De nombreux détails de ces accords restent flous, mais tous prévoient un certain niveau de droits de douane, et il n'est pas certain que ces accords protègent les pays contre le projet de Donald Trump d'imposer de nouveaux droits de douane sectoriels sur des produits comme les semi-conducteurs et le bois d'œuvre.
Selon M. LeBlanc, des «négociations complexes» se poursuivaient entre le Canada et les États-Unis. Il a annoncé qu'il retournera à Washington la semaine prochaine.
M. LeBlanc a qualifié sa rencontre avec M. Lutnick de productive et cordiale. Le ministre, accompagné de l'ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, a également rencontré les sénateurs républicains Kevin Cramer, Roger Marshall, Shelley Moore Capito, Todd Young et Tim Scott.
M. LeBlanc a indiqué qu'ils avaient discuté de questions de sécurité et de défense frontalières et que les législateurs américains partageaient le souhait de voir davantage de stabilité et de prévisibilité dans les relations avec les États-Unis.
«Mes conversations ont porté sur le fait que nous partageons de nombreuses priorités de l'administration Trump, ce qui devrait nous permettre de conclure ensemble un accord qui est dans l'intérêt supérieur des travailleurs canadiens. De toute évidence, ils défendront leurs intérêts en matière d'économie et de travailleurs américains», a-t-il mentionné.
Les responsables fédéraux sont restés discrets sur les attentes de l'équipe de Donald Trump envers le Canada.
Après l'annonce des accords commerciaux de cette semaine, Donald Trump s'est vanté sur les médias sociaux, affirmant qu'il n'envisagerait de réduire les droits de douane que si les pays ouvraient leurs marchés aux États-Unis.
Le président a aussi avancé que le Japon investirait 550 milliards $ aux États-Unis «selon mes instructions».
Lorsque Donald Trump a pour la première fois intimidé le Canada au sujet des droits de douane, affirmant qu'ils étaient liés au trafic de fentanyl mortel, Ottawa a réagi en renforçant son plan frontalier et en nommant un «tsar du fentanyl».
Ottawa a réduit sa taxe sur les services numériques le mois dernier après que Donald Trump a menacé de suspendre toutes les négociations commerciales.
Mark Carney a annoncé la semaine dernière des mesures visant à mettre fin au dumping d'acier chinois au Canada.
Selon Mme Hillman, ces efforts aident le Canada dans ses négociations en cours.
«Lors de nos discussions avec les sénateurs américains cette semaine, l'administration américaine a constaté que les mesures prises par le Canada concernant l'acier en particulier (…) sont parmi les plus fortes au monde, a-t-elle affirmé. Et cela a été reconnu et très apprécié. Nous réalisons donc des progrès positifs.»
La sénatrice de l'Alaska, Lisa Murkowski, s'est jointe à un groupe bipartisan de législateurs américains à Ottawa la semaine dernière. La républicaine a déclaré jeudi que «nous aimerions tous améliorer nos relations commerciales avec le Canada», mais elle restait sceptique quant à une possible amélioration avant le 1er août.
Le Canada ne peut être traité comme «un pays de plus sur lequel nous devons réconcilier les droits de douane» en raison de préoccupations économiques et de sécurité nationale communes, a-t-elle souligné.
«J'aimerais pouvoir dire que tout sera réglé avant le 1er août, mais je n'ai pas l'impression que c'est le cas», a-t-elle précisé.