Algoma Steel Group sollicite une aide fédérale de 500 millions $, car l'entreprise fait face à l'incertitude persistante liée aux droits de douane américains sur l'acier canadien.
Le producteur d'acier de Sault Ste. Marie, en Ontario, a annoncé jeudi avoir demandé ce financement dans le cadre du Crédit pour les grandes entreprises touchées par les droits de douane (CGETDD), annoncé par Ottawa en mars pour soutenir les entreprises touchées par les droits américains et les contre-mesures.
«Nous adoptons une approche mesurée et disciplinée pour évaluer les répercussions des barrières commerciales persistantes», a déclaré le chef de la direction, Michael Garcia, dans un communiqué.
«Nous continuons de réclamer un soutien politique opportun et prudent afin de garantir que les sidérurgistes canadiens puissent demeurer des contributeurs viables à l'intérêt national», a-t-il ajouté.
L'entreprise se dit toujours préoccupée par l'impact significatif des droits de douane américains sur ses activités et ses perspectives. Les États-Unis ont doublé leurs droits sur l'acier et l'aluminium à 50 % en juin, un niveau qui, selon l'Association canadienne des producteurs d'acier, l'exclut effectivement du marché.
L'an dernier, les producteurs d'acier canadiens ont exporté un peu plus de la moitié de leur production, dont plus de 90 % aux États-Unis.
Algoma affirme disposer de capitaux suffisants à court terme, mais compte tenu de l'incertitude créée par les droits de douane, elle étudie diverses solutions, notamment le soutien gouvernemental, pour accroître ses liquidités.
L'entreprise a indiqué que cette augmentation de capital lui permettrait de diversifier sa clientèle et d'explorer des investissements potentiels qui correspondent à la demande intérieure à long terme de secteurs comme la défense et la construction.
Le montant du financement supplémentaire qu'elle pourrait solliciter dépendra en partie de la durée et de la gravité du conflit commercial, ainsi que de la mesure dans laquelle le marché canadien de l'acier «demeure exposé à des importations à des prix déloyaux», a-t-elle précisé.
Le gouvernement fédéral a déjà pris des mesures pour réduire les importations d'acier que l'industrie estime injustement subventionnées, notamment en provenance de Chine.
L'automne dernier, le gouvernement a imposé des droits de douane de 25 % sur les produits sidérurgiques chinois. La semaine dernière, il a annoncé des mesures de protection accrues, notamment des droits de douane de 50 % sur les importations d'acier dépassant certains seuils et une surtaxe de 25 % sur les importations contenant de l'acier originaire de Chine.
Les mesures de soutien supplémentaires annoncées le 16 juillet comprenaient également une révision des modalités du CGETDD de 10 milliards $, afin de permettre un soutien ciblé à l'industrie sidérurgique.
Les changements comprennent la réduction du taux d'intérêt proposé, la prolongation de l'échéance des prêts, la possibilité pour le gouvernement de détenir des participations dans des entreprises et l'obligation pour les entreprises de privilégier la rétention des travailleurs.
L'Association canadienne des producteurs d'acier avait alors accueilli favorablement ces mesures de soutien, qui comprenaient également d'autres aides financières et une priorité explicite accordée à l'acier national dans les projets fédéraux.
Algoma, qui comptait environ 2800 employés à la fin de l’année dernière, se présente comme le seul aciériste indépendant et public du Canada et affirme être le seul producteur canadien de tôles d’acier.
L’entreprise a fait état d'une perte nette de 24,5 millions $ au dernier trimestre, comparativement à un bénéfice de 28 millions $ un an plus tôt. Elle a cité la baisse des prix, liée à un recul de la demande attribuable à l’incertitude commerciale, ainsi que la hausse des coûts des intrants comme principaux facteurs expliquant cette perte nette.
L’entreprise a presque terminé un projet de 900 millions $ visant à passer à la production d’acier au four à arc électrique, ce qui devrait réduire les émissions de 70 %. Le projet a bénéficié d’un financement fédéral de 420 millions $.
Entreprise dans cette dépêche : (TSX : ASTL)

