Les tarifs douaniers sur l’aluminium imposés par le président américain Donald Trump – aujourd’hui de 50% - ont coûté à Rio Tinto 408 M$ au premier trimestre seulement.
Il s’agit évidemment d’une grosse somme.
Selon l’économiste Mathieu Dion, Rio Tinto a tout de même pu aller compenser une partie des pertes à travers une prime du Midwest qui s’ajoute aux prix fixés par le Marché des métaux de Londres (LME) et qui fixe le prix de vente de l’aluminium en Amérique du Nord et en Amérique centrale.
Une bonne partie de la facture a donc été refilée aux clients américains.
Toutefois, lorsque les tarifs douaniers ont grimpé à 50% pour l’aluminium, le montant de la prime du Midwest est lui resté le même ce qui a rajouté de la pression sur le marché.
«On dit souvent que ça a un impact sur les clients, mais ça a aussi un impact sur les producteurs qui doivent manger une partie de leurs profits en raison des tarifs», a expliqué M. Dion.
Rio Tinto a d’ailleurs dû augmenter les coûts face à ses transformateurs, augmentant la pression sur ceux-ci.
«Il y a des transformateurs d’aluminium qui ne pourront pas assumer 50% de tarifs et qui n’arriveront pas à le refiler à leurs clients de l’autre côté de la frontière», s’inquiète Mario Simard, député de Jonquière pour le Bloc québécois.
M. Simard est d’avis que la crise entourant les travailleurs étrangers temporaires affecte aussi grandement l’industrie de l’aluminium.
«C’est une tempête parfaite», déplore le député bloquiste, qui estime que le nerf de la guerre demeure les tarifs douaniers.
«Le premier ministre nous avait promis de régler cette question pour le G7, maintenant il y a plus d’un mois qui s’est écoulé. Ça crée une pression qui est totalement indue sur le premier secteur d’activité économique de la région [Saguenay—Lac-Saint-Jean] et l’un des principaux secteurs d’activité du Québec qui est le secteur de l’aluminium», a-t-il partagé.
Rio Tinto n’a pas voulu commenter la situation.
Les détails dans la vidéo ci-contre.
