Le président américain, Donald Trump, a annoncé de nouveaux accords commerciaux cette semaine, à l'approche de la date limite pour la négociation d'un nouvel accord économique et de sécurité entre le Canada et les États-Unis.
M. Trump s'est vanté des accords avec le Japon et les Philippines dans des publications sur les réseaux sociaux mercredi matin, affirmant qu'il n'envisagerait une baisse des droits de douane que si ces pays ouvraient leurs marchés aux États-Unis.
«Je renoncerai toujours à des points de droits de douane si je parviens à convaincre les grands pays d'ouvrir leurs marchés aux États-Unis», a écrit le président. «Un autre grand pouvoir des droits de douane. Sans eux, il serait impossible d'inciter les pays à s'ouvrir !!! Toujours, zéro droit de douane pour l'Amérique !!!»
Inquiétudes chez les constructeurs automobiles
Si de nombreux détails concernant le cadre vague des accords avec le Japon et les Philippines restaient flous après les premières annonces du président mardi, ils suscitent déjà des inquiétudes chez les constructeurs automobiles nord-américains.
Le Japon sera toujours frappé de droits de douane de 15 % (contre 25 % proposés par M. Trump) sur les importations aux États-Unis.
Bien que cela reste flou, il semble également que les importations de véhicules japonais aux États-Unis ne seront pas soumises aux droits de douane sectoriels de 25 % sur les automobiles, mais à un taux plus bas de 15 %.
Matt Blunt, président de l'American Automotive Policy Council, a indiqué sur les médias sociaux que «tout accord prévoyant des droits de douane inférieurs pour les importations japonaises pratiquement exemptes de composants américains que ceux imposés aux véhicules nord-américains à forte teneur en composants américains est néfaste pour l'industrie et les travailleurs américains de l'automobile».
L'organisation représente les trois grands constructeurs automobiles — General Motors, Ford et Stellantis — qui sont frappés par des droits de douane de 50 % sur l'acier et l'aluminium.
L'industrie automobile nord-américaine est profondément intégrée et les véhicules importés aux États-Unis qui respectent l'Accord commercial Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) sont toujours frappés de droits de douane de 25 % sur leurs composants non américains.
L'accord avec le Japon pourrait rendre l'importation de véhicules japonais moins coûteuse que celle de voitures canadiennes ou mexicaines partiellement fabriquées à partir de pièces américaines.
General Motors a annoncé mardi une baisse de 35 % de ses bénéfices au deuxième trimestre, les droits de douane imposés par Donald Trump ayant coûté 1,1 milliard $ US. L'entreprise a déclaré s'attendre à des droits de douane plus élevés au troisième trimestre.
Outre l'accord avec le Japon, Donald Trump a mentionné que l'accord avec les Philippines imposerait à ce pays des droits de douane de 19 %, soit un niveau légèrement inférieur aux 20 % annoncés.
En échange, le président a déclaré que les deux pays ouvriraient leurs marchés aux produits américains. Il a également déclaré que le Japon investirait 550 milliards $ aux États-Unis «selon (ses) instructions».
La Maison-Blanche a également fourni mardi des informations complémentaires sur le cadre de l'accord avec l'Indonésie annoncé par le président américain plus tôt ce mois-ci. Cet accord prévoit que l'Indonésie sera frappée de droits de douane de 19 %, contre 32 % proposés par M. Trump.
Le locataire de la Maison-Blanche avait précédemment annoncé des cadres pour des accords avec le Royaume-Uni et le Vietnam.
La pression monte
La vague d'annonces de cette semaine intervient à un moment important pour Donald Trump, un peu plus d'une semaine avant sa dernière échéance douanière et alors que la pression monte sur nombre des principaux partenaires commerciaux des États-Unis.
M. Trump a envoyé des lettres à plusieurs pays, dont le Canada, indiquant que, si aucun accord n'est conclu d'ici le 1er août, il imposera des droits de douane élevés sur les importations aux États-Unis.
Dans sa lettre au premier ministre Mark Carney, le président américain a menacé le Canada d'imposer des droits de douane de 35 %, mais la Maison-Blanche a déclaré que ces droits ne s'appliqueraient pas aux importations conformes à l'ACEUM.
Mardi, M. Carney a confirmé que le ministre du Commerce Canada-États-Unis, Dominic LeBlanc, était à Washington cette semaine, mais a minimisé les attentes quant à un accord avant la date limite fixée par M. Trump.
«Ce sont des négociations complexes et nous utiliserons tout le temps nécessaire», a déclaré M. Carney aux journalistes après avoir rencontré les premiers ministres provinciaux lors de la réunion du Conseil de la fédération, à Huntsville, en Ontario.
Le premier ministre fédéral a déclaré que le gouvernement accepterait un accord «s'il y en a un sur la table qui est dans l'intérêt supérieur des Canadiens».
À la clôture de la réunion du Conseil de la fédération, le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a comparé les relations commerciales du Canada avec les États-Unis à celles du Japon, affirmant que le Canada importe 400 % de produits américains de plus que les Japonais.
M. Ford a souligné que le Canada était une «puissance économique» et qu'il n'avait pas à «se laisser distancer par qui que ce soit».
«Nous n'avons absolument pas à nous laisser distancer par Donald Trump, a-t-il soutenu. Nous devons commencer à diversifier nos échanges commerciaux et à exporter nos marchandises dans le monde entier.»
Les pays du monde entier suivent de près les détails de ces accords. Il reste à déterminer si la conclusion d'un accord avec les États-Unis dès maintenant entraînerait un sursis aux taxes à l'importation distinctes imposées par Donald Trump sur l'acier, l'aluminium et l'automobile, qui échappent à son régime douanier mondial. Des droits de douane sur le cuivre devraient également être instaurés le 1er août.
Le président américain a lancé plusieurs enquêtes commerciales en vertu de l'article 232 du Trade Expansion Act de 1962 dans d'autres secteurs clés – enquêtes qui pourraient conduire à l'imposition de droits de douane sur des produits tels que les semi-conducteurs et le bois d'œuvre à l'avenir.
— Avec des informations de l'Associated Press

