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L'usine d'assemblage de Brampton, actuellement à l'arrêt, n'a plus produit de voitures depuis fin 2023.
Stellantis traverse une année difficile, et les travailleurs canadiens de l'automobile restent inquiets pour l'avenir.
Le constructeur des marques Jeep, Ram et Fiat a annoncé lundi qu'il s'attendait à une perte massive de 3,7 milliards de dollars pour le premier semestre 2025, les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump sur les automobiles ayant porté un coup de 480 millions de dollars qui a contraint l'entreprise à réduire sa production et ses expéditions.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Pour les 3000 employés de l'usine d'assemblage de Brampton, actuellement à l'arrêt, cette nouvelle est inquiétante.
«Cette nouvelle, qui fait état des pertes financières importantes subies par l'entreprise au cours du trimestre, est très préoccupante pour nos membres», a expliqué Vito Beato, président de la section locale 1285 d'Unifor.
L'usine de Brampton n'a plus produit de voitures depuis fin 2023, date à laquelle une restructuration de 1,3 milliard de dollars a été lancée pour construire la prochaine génération de Jeep Compass. Mais en février, invoquant «l'environnement dynamique» du secteur automobile, Stellantis a soudainement suspendu la restructuration.
Les travailleurs devaient reprendre le travail avant la fin de l'année. Cela semble désormais peu probable.
«Il semble qu'ils vont être à l'arrêt jusqu'en 2026, voire plus», a lancé David Kennedy, d'Automotive News Canada. «On peut comprendre pourquoi l'entreprise a en quelque sorte mis le projet en pause, car elle ne sait tout simplement pas ce qui va se passer.»
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Les tarifs douaniers imposés par Trump rendent plus coûteuse pour Stellantis la construction de véhicules au Canada et leur expédition vers les États-Unis. M. Beato a commencé à travailler à l'usine de Brampton en 1992 et affirme que l'incertitude qui plane sur l'avenir de l'usine pèse lourdement sur les membres de son syndicat.
«Sur le plan émotionnel, c'est très difficile, car il y a beaucoup d'incertitude et l'entreprise n'a toujours pas pris de décision.»
Stellantis a déclaré que la pause dans la réorganisation ne modifiait pas ses plans d'investissement pour l'usine, mais n'a pas précisé quand les travaux de réorganisation reprendraient.
L'impact des droits de douane pourrait s'aggraver. Le directeur financier de Stellantis, Doug Ostermann, a averti que le choc sur l'ensemble de l'année pourrait atteindre 2,4 milliards de dollars, les effets se cumulant au second semestre 2025. Certains préviennent également que cela pourrait entraîner une hausse des prix. Lorsque les constructeurs automobiles sont soumis à des droits de douane, ils peuvent répercuter ces coûts sur les consommateurs par le biais de hausses de prix et d'une réduction des incitations.
Stellantis était déjà en difficulté en raison de la chute de ses ventes. Les livraisons ont chuté de 25 % en Amérique du Nord et la société a nommé un nouveau PDG il y a quelques mois, après la démission de son prédécesseur sous la pression. La menace des droits de douane et le démantèlement de la réglementation sur les véhicules électriques (VE) en Amérique ont semé le chaos dans le secteur automobile.
M. Kennedy estime que Stellantis attendra d'avoir une meilleure idée de l'évolution de la situation tarifaire avant de faire d'autres annonces concernant l'usine de Brampton.
«Je ne peux pas imaginer que quelque chose se passe avant le 1er août, et si l'incertitude sur les droits de douane persiste, je pense que nous devons nous attendre à ne pas savoir ce qui va se passer à Brampton au cours des prochains mois», a-t-il dit.
L'usine d'assemblage de Stellantis à Windsor a été fermée deux semaines plus tôt cette année, le temps que l'entreprise évalue l'impact des droits de douane.
«Un monde avec des droits de douane est inacceptable pour nous», a soutenu le président de la section locale 1285 d'Unifor. «Un monde avec des droits de douane place notre usine dans une position vulnérable, encore plus qu'elle ne l'est actuellement, et pas seulement pour notre usine, mais pour tout le sud de l'Ontario et l'ensemble de l'industrie automobile.»