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Guerre tarifaire: le gouvernement «n’acceptera pas un mauvais accord», assure Carney

Ils veulent en savoir plus sur les plans d'Ottawa pour répondre à l'ultimatum du président américain, Donald Trump.

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Guerre tarifaire: le premier ministre Mark Carney veut se faire rassurant MTLNI-CARNEY REUNION JUILLET

Alors que la guerre commerciale s'intensifie avec Donald Trump et que la date butoir du 1er août arrive à grands pas, le premier ministre Mark Carney est catégorique: «le gouvernement du Canada n’acceptera pas un mauvais accord» avec les États-Unis.  

«Un bon accord est quelque chose qui préserve, renforce et stabilise nos relations avec les États-Unis autant que possible. Un bon accord, c’en est aussi un qui ne nous lie pas les mains», a-t-il expliqué en point de presse, mardi en Ontario, après sa rencontre avec ses homologues provinciaux et territoriaux.

Dans une lettre adressée au premier ministre canadien, le 10 juillet, M. Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 35 % sur les produits canadiens le 1er août, fixant ainsi une nouvelle date limite pour les négociations commerciales qui auraient dû être terminées à l'heure actuelle.

M. Carney tenait à rencontrer ses homologues pour faire le point sur les négociations avec les États-Unis. Il a indiqué que son ministre responsable du Commerce Canada–États-Unis, Dominic LeBlanc, allait accélérer les discussions avec Washington dans les prochains jours. 

«Les négociations sont complexes»

La semaine dernière, Mark Carney a laissé entendre qu'un accord commercial avec les États-Unis inclurait probablement certains droits de douane. 

«Les négociations sont complexes. Les objectifs américains, il y en a plusieurs et ils changent de temps en temps, alors c'est plus complexe à cause de ça», a admis mardi le premier ministre canadien. 

Les discussions des premiers ministres ont aussi porté sur comment renforcer l'économie canadienne et sur l’aide pour soutenir les secteurs touchés par la guerre tarifaire, comme ceux du bois, de l'acier, de l'aluminium et de l’automobile.  

Le premier ministre du Québec, François Legault, a réitéré mardi matin l’importance d’avoir une entente avec les États-Unis afin de donner de la prévisibilité à l’économie du pays. 

«Il faut qu'il y ait une entente pour que les entreprises recommencent à investir. Parce qu'actuellement, les entreprises sont sur pause, elles n’investissent pas, elles attendent de voir l'entente avec Trump. Donc, il est vraiment temps d'avoir une entente, même si elle n'est pas parfaite», a-t-il affirmé.

Lundi, M. Legault a martelé qu'Ottawa ne doit faire aucun compromis sur des «secteurs névralgiques» pour le Québec, comme la gestion de l'offre, la culture et la langue.

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Devant ses collègues, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a voulu se montrer combatif face au président américain Donald Trump. 

«Nous devons nous assurer de répondre tarif pour tarif, dollar pour dollar, et riposter aussi fort que possible. Il n’y a qu’une chose que le président Trump comprend, c’est la force. Il ne comprend pas et n’apprécie pas la faiblesse. Il nous écrasera comme un rouleau compresseur si on lui montre ne serait-ce qu’une once de faiblesse», a-t-il affirmé devant ses homologues. 

Pipelines

Les premiers ministres des provinces et des territoires sont réunis en Conseil de la fédération à Huntsville, dans la région de Muskoka, en Ontario, jusqu’à mercredi.

La rencontre a aussi permis aux provinces de parler de grands projets énergétiques. L’Ontario, la Saskatchewan et l’Alberta ont d'ailleurs signé une entente mardi pour la construction de pipeline et de chemin de fer, notamment. 

De son côté, le premier ministre François Legault a réitéré son ouverture à un projet de pipeline sous certaines conditions. 

«Il faut d'abord qu'il y ait des projets concrets et financés. Deuxièmement, il faut qu'il y ait des retombées économiques pour le Québec. Entre autres, un des enjeux, c'est que si jamais il y a un pipeline, on voudrait utiliser un port du Québec plutôt qu'un port de l'Atlantique», a-t-il affirmé en point de presse aux côtés de Doug Ford.