Le président américain Donald Trump a signé aujourd'hui un décret imposant des droits de douane de 25 % sur les camions de poids moyen et lourd importés à partir du 1er novembre, avec une exception pour les véhicules commercialisés dans le cadre de l'accord Canada-États-Unis-Mexique.
Les camions conformes à l'accord commercial, mieux connu sous le nom d'ACEUM, ne seront taxés que sur leurs pièces non américaines.
Pour l'instant, les derniers prélèvements ne toucheront pas les pièces automobiles conformes au pacte commercial nord-américain.
Une fiche d'information de la Maison-Blanche indique que l'exemption restera en vigueur jusqu'à ce que le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, en consultation avec le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis, établisse une procédure d'application des droits de douane sur le contenu non américain des pièces.
Des droits de douane de 10 % seront appliqués aux autobus et aux autocars.
L'administration a également accordé une réduction tarifaire aux entreprises qui produisent et vendent des automobiles complètes aux États-Unis, une mesure visant à compenser l'impact des droits de douane sur les pièces importées.
Donald Trump a utilisé l'article 232 du Trade Expansion Act de 1962 pour imposer les droits de douane sur les camions – qui toucheront les semi-remorques et les gros pick-up –, à l'image de ceux qu'il avait déjà imposés sur les petites automobiles plus tôt cette année.
Ces droits s'ajoutent à une liste croissante de droits sectoriels spécifiques, notamment sur l'acier, l'aluminium, le cuivre et le bois d'œuvre.
La proclamation de vendredi prévoit également un allègement partiel des droits de douane de 50 % sur l'acier et l'aluminium au Canada et au Mexique.
Un responsable de la Maison-Blanche s'exprimant en toute confidentialité a déclaré que le document accordait à Howard Lutnick le pouvoir discrétionnaire de réduire ces droits à au moins 25 % pour l'acier et l'aluminium en provenance du Canada ou du Mexique, pour les entreprises qui investissent dans ces secteurs aux États-Unis.
L'allègement tarifaire ne concernerait que l'acier et l'aluminium utilisés dans les automobiles.
Le responsable a souligné que l'objectif était d'accorder un allègement temporaire et qu'il ne devait pas être interprété comme une voie vers des réductions tarifaires plus larges des droits de douane sur l'acier et l'aluminium à l'échelle nationale pour le Canada.
William Pellerin, avocat spécialisé en droit commercial et associé au sein du cabinet McMillan LLP, a expliqué dans un courriel que cette mesure semble encourager davantage le transfert de la production vers les États-Unis, la baisse des droits de douane sur l'acier et l'aluminium étant un argument de poids.
On ignore si et quand la réduction des droits de douane sur l'acier et l'aluminium sera mise en œuvre.
Le mois dernier, M. Trump a menacé d'imposer des droits de douane sur les poids lourds, affirmant que cela protégerait l'industrie américaine de la concurrence extérieure.
«Le président Trump renforce la capacité des États-Unis à fabriquer des camions moyens et lourds et des pièces détachées essentielles, ce qui est vital pour la préparation militaire américaine, les capacités d'intervention d'urgence et les infrastructures essentielles à l'activité économique», peut-on lire sur la fiche d'information de la Maison-Blanche.
L'American Trucking Association a exprimé son opposition à ces droits de douane, estimant qu'ils pourraient faire grimper les prix dans un secteur déjà frappé par les droits de douane sur l'acier et l'aluminium.
Dans une communication adressée au gouvernement en mai, elle a déclaré que le secteur américain du transport routier fonctionnait avec des marges faibles et traversait une récession du fret depuis des années, avec des prix en baisse et des coûts d'exploitation en hausse.
Le groupe de pression de camionnage a écrit qu'il «ne croit pas que l'importation de camions lourds représente une menace pour la sécurité nationale, comme indiqué ci-dessous».
L'industrie automobile nord-américaine est profondément intégrée et de nombreux camions étaient déjà fabriqués aux États-Unis avec des pièces provenant d'autres pays.
Les effets des derniers droits de douane sont plus susceptibles de se faire sentir au Mexique, bien que certaines entreprises de véhicules lourds et moyens aient des activités au Canada.
Paccar, qui produit de gros camions commerciaux, possède des divisions au Canada. L'entreprise a mis à pied des employés de son usine de Sainte-Thérèse, au Québec, en août.

