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Carney croit qu'il faut discuter, et non riposter à Washington pour le moment

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4528db7ef238e86e24f0501a41ef5c3becd432bc4d963e3d76994a487f770179.jpg Ontario Premier Doug Ford, left, meets with Prime Minister Mark Carney on Parliament Hill in Ottawa on Monday, Aug. 18, 2025. THE CANADIAN PRESS/Patrick Doyle (Patrick Doyle | La Presse canadienne)

Le premier ministre Mark Carney rejette les appels à riposter aux États-Unis en adoptant de nouvelles mesures commerciales de rétorsion, alors que les négociations avec Washington sur des accords commerciaux sectoriels progressent. 

«Il y a des moments pour riposter et des moments pour discuter, et c'est maintenant qu'il faut discuter», a déclaré M. Carney lors d'une conférence de presse jeudi à Toronto.

Lors d'un discours prononcé mardi à l'Empire Club of Canada à Toronto, le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a appelé M. Carney à frapper fort les États-Unis si le Canada ne parvient pas à obtenir un accord commercial.

«Le président (Donald) Trump pourrait accepter quelque chose un jour, puis changer d'avis le lendemain, et vous ne saurez même pas ce qui vous arrive, a déclaré M. Ford. J'ai dit au premier ministre: oui, nous devons conclure un accord avec les États-Unis, mais il ne faut pas se laisser rouler par ce type. S'il n'y parvient pas, nous devons riposter.»

Jeudi, M. Carney a déclaré qu'Ottawa menait des négociations «approfondies» et «intensives» avec les États-Unis dans plusieurs secteurs soumis à des droits de douane, notamment l'énergie, l'aluminium et l'acier, et qu'il informerait le premier ministre Ford de l'avancement de ces négociations.

La semaine dernière, M. Ford a déclaré que M. Carney devrait rencontrer les premiers ministres et leur expliquer le déroulement des négociations commerciales en coulisses.

M. Carney a également indiqué jeudi qu'il discuterait avec le premier ministre Ford des droits de douane touchant les secteurs de l'automobile, de la foresterie et de la fabrication, ainsi que de la prochaine révision de l'accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

«Ce qui fera la plus grande différence, non seulement pour ces secteurs, mais pour tout l'Ontario, tout le Canada (…) c'est la situation finale (…) après la révision de l'accord commercial Canada-États-Unis-Mexique, qui aura lieu très prochainement. La stratégie doit donc tenir compte de tous ces éléments et produire des résultats», a fait valoir M. Carney.

Le premier ministre Carney a déclaré que le Canada partait d'une position de force avec un «meilleur accord que tout autre pays au monde», puisque la majeure partie des échanges commerciaux du Canada avec les États-Unis demeure libre de droits.

«À l'exception du Mexique, qui bénéficie d'un important libre-échange avec les États-Unis, les accords signés par les Américains avec tous les autres pays prévoient des droits de douane sur les principaux échanges, puis des droits de douane plus élevés sur les secteurs stratégiques», a-t-il noté. 

«Nous partons donc d'une position plus solide, mais nous sommes également très conscients et déterminés à améliorer la situation – et nous ferons donc tout notre possible pour y parvenir», a-t-il ajouté.

Dominic LeBlanc, ministre fédéral responsable du commerce Canada-États-Unis, est à Washington cette semaine pour poursuivre ses discussions avec de hauts responsables américains.

Peu après la rencontre de Mark Carney avec Donald Trump à la Maison-Blanche la semaine dernière, M. LeBlanc a déclaré que le premier ministre l'avait chargé de conclure «rapidement» des accords sectoriels avec les États-Unis sur l'acier, l'aluminium et l'énergie.