Au moins trois grands promoteurs immobiliers montréalais se disent prêts à construire 2 500 logements sociaux sans but lucratif afin d'aider la ville à lutter contre l'itinérance.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
À l'heure actuelle, plus de 5000 personnes vivent dans la rue à Montréal, et ce nombre ne cesse d'augmenter.
Vincent Chiara, président du Groupe Mach, l'un des principaux promoteurs immobiliers de la ville, a indiqué qu'il avait un plan pour réduire ce nombre de près de moitié.
«Nous mettons notre énergie, nos capacités et notre expérience au service de la société», a-t-il affirmé.
M. Chiara a ajouté que lui-même et plusieurs autres promoteurs immobiliers s'étaient engagés à construire 2 500 logements sociaux. Bien qu'ils soient construits par le secteur privé, ils seraient détenus et gérés par la Société d'habitation du Québec, l'agence québécoise de logement social.
«Nous ne voulons pas en tirer de profit. L'objectif est avant tout de réduire les coûts», a soutenu M. Chiara, ajoutant qu'il avait été choqué d'apprendre que les gouvernements paient généralement environ 900 dollars par pied carré lorsqu'ils construisent.
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«Chez Mach, nous construisons entre 1500 et 2000 logements par an et cela ne nous coûte jamais plus de 450 dollars», a-t-il dit.
Grâce à ces économies, M. Chiara estime que les 2500 logements coûteraient environ 300 millions de dollars.
Le constructeur a déjà discuté avec plusieurs banques, dont Desjardins, pour obtenir un financement et estime que le remboursement annuel de l'hypothèque pour le gouvernement du Québec coûterait entre 12 et 15 millions de dollars.
«Nous pouvons construire un stade d'un milliard de dollars. Nous pouvons trouver 12 ou 15 millions de dollars pour régler ce que je considère comme un problème social plus grave auquel nous sommes confrontés depuis 15 ans», a indiqué M. Chiara.
Il s'agit d'une avancée majeure, a déclaré James Hughes, président et directeur général de la Mission Old Brewery, la plus grande organisation d'aide aux sans-abri de Montréal.
«C'est énorme: 2500 nouveaux logements pour nos clients», a-t-il dit, ajoutant que cela l'aiderait à «commencer à croire que nous pouvons inverser la tendance».
M. Hughes a indiqué que 40 % des sans-abri n'ont pas de problèmes de toxicomanie ou de santé mentale et sont simplement incapables de faire face au coût élevé de la vie. Leur trouver un logement allégerait considérablement la charge qui pèse sur les services d'urgence, a-t-il déclaré.
«Nous pouvons commencer à imaginer disposer de l'espace nécessaire pour vraiment prendre soin des personnes qui ont des besoins très importants», a-t-il affirmé.
La nouvelle maire de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a fait de la lutte contre l'itinérance sa priorité absolue, publiant lundi sur les réseaux sociaux que la collaboration entre la ville, les groupes communautaires et le secteur privé est la clé du succès.
M. Chiara indique qu'il est déjà en pourparlers pour construire sur des terrains appartenant à la ville, ce qui permettrait de réduire encore les coûts.
Dans un communiqué, la SHQ a déclaré qu'elle se réjouissait de la volonté du secteur privé de s'impliquer. Les discussions en étant encore à un stade préliminaire, l'organisation a déclaré n'avoir aucun autre commentaire à faire.
M. Chiara a soutenu qu'il souhaitait agir rapidement.
«Cela pourrait prendre entre trois et cinq ou six ans à mettre en œuvre si le gouvernement a l'énergie et la volonté de le faire», a-t-il dit.

