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Des membres de la Garde nationale du Texas installés dans l'Illinois

La mission exacte de la Garde nationale n'était pas immédiatement claire.

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309ccd602934ad7be838f286e8ef1c238929422f4cf559afac2efa06293a33e0.jpg Des militaires en uniforme arborant l'écusson de la Garde nationale du Texas sont aperçus le mardi 7 octobre 2025 au Centre de réserve de l'armée américaine à Elwood, dans la banlieue de Chicago, dans l'Illinois. (AP Photo Erin Hooley)

Des membres de la Garde nationale du Texas s'installaient mardi dans un centre de réserve de l'armée de l'Illinois. Il s'agit du signe le plus visible à ce jour du projet de l'administration Trump d'envoyer des troupes dans la région de Chicago, malgré une action en justice et la vive opposition des élus démocrates.

Le gouverneur de l'Illinois, JB Pritzker, qui a accusé le président Donald Trump d'utiliser les troupes comme des «accessoires politiques» et des «pions», a déclaré ne pas avoir été prévenu par Washington.

L'Associated Press a vu des militaires en uniforme arborant l'écusson de la Garde nationale du Texas au centre de réserve de l'armée américaine d'Elwood, à 89 kilomètres au sud-ouest de Chicago. 

Des camions sur lesquels étaient écrit «Services d'urgence en cas de catastrophe» entraient et sortaient, déposant des toilettes portables et d'autres fournitures. Des remorques étaient installées en rangées et des clôtures supplémentaires étaient déployées sur le périmètre.

La mission exacte de la Garde nationale n'était pas immédiatement claire, bien que l'administration Trump mène une opération agressive de contrôle de l'immigration dans la troisième ville la plus populeuse du pays, et que des manifestants se soient fréquemment rassemblés devant un bâtiment des services d'immigration à Broadview, près de Chicago. 

Le président a décrit Chicago à plusieurs reprises en termes hostiles, qualifiant la ville d'«enfer» de criminalité, bien que les statistiques policières montrent une baisse significative de la plupart des crimes, y compris les homicides.

La tentative du président Trump de déployer l'armée sur le sol américain, malgré l'opposition locale, a déclenché un conflit avec les gouverneurs des États démocrates. L'Illinois et Chicago exhortent un juge fédéral à intervenir et à mettre fin à la «guerre» de longue date déclarée  par Donald Trump contre l'État. Une audience est prévue jeudi pour leur action en justice. En Oregon, un juge a bloqué ce week-end le déploiement de la Garde nationale à Portland.

Le gouverneur Pritzker avait prédit lundi que les troupes de la Garde nationale de l'Illinois seraient mobilisées, ainsi que 400 soldats du Texas. Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a publié sur les réseaux sociaux une photo montrant des soldats embarquant dans un avion et a déclaré: «Toujours prêts».

M. Pritzker a dit avoir «littéralement tout annulé» samedi en prévision d'un appel du secrétaire à la Défense, Pete Hegseth.

«Ils ne m'ont pas appelé. Pas une seule fois», a affirmé M. Pritzker mardi, lors d'une réunion de dirigeants économiques, culturels et politiques à Minneapolis.

La loi Posse Comitatus, vieille de près de 150 ans, limite le rôle de l'armée dans l'application des lois nationales. Cependant, M. Trump s'est dit prêt à invoquer la loi sur l'insurrection, qui autorise un président à envoyer des militaires en service actif dans les États incapables de réprimer une insurrection ou qui défient la loi fédérale.

La Federal Aviation Administration a ordonné des restrictions de vol au-dessus du centre de réserve de l'armée pour des raisons de sécurité jusqu'au 6 décembre.

La vue d'agents armés de la police des frontières procédant à des arrestations près de sites célèbres a amplifié les inquiétudes des résidents de Chicago, déjà inquiets après la vague de répression migratoire qui a débuté le mois dernier. Les agents ont ciblé les quartiers à forte population immigrante, majoritairement latino-américaine.

Le maire de Chicago, Brandon Johnson, a signé lundi un décret interdisant aux agents fédéraux de l'immigration et à d'autres personnes d'utiliser les terrains municipaux, tels que les stationnements, les garages et les terrains vagues, comme zones de rassemblement pour les opérations de maintien de l'ordre.