Des manifestants se sont réunis samedi dans les rues de quatre municipalités du Québec pour dénoncer la crise du logement et le prix élevé des loyers qui touchent l'ensemble de la province.
Les rassemblements, organisés par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), se sont déroulés à Montréal, à Amos, à Sainte-Adèle et à Joliette.
Le RCLALQ souhaite simultanément souligner le dépôt imminent de sa pétition demandant au gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) de rejeter le projet de règlement modifiant le calcul des augmentations de loyer, qui a récolté plus de 12 000 signatures.
«C'est l'occasion juste avant le dépôt de rappeler au gouvernement de la CAQ que, même s'il nomme quelqu'un d'autre en poste au ministère de l'Habitation, nos revendications sont les mêmes», a affirmé Éloïse Bolduc, organisatrice communautaire du RCLALQ.
L'ancienne ministre responsable de l'Habitation, France-Élaine Duranceau, a été nommée comme présidente du Conseil du trésor lors du remaniement ministériel effectué par le premier ministre François Legault cette semaine. C'est Sonia Bélanger qui hérite désormais du dossier de l'habitation.
«On aimerait vraiment qu'elle vienne nous rencontrer puis qu'elle s'assoie avec nous, parce que ce n'est pas quelque chose qu'on a pu faire avec Mme Duranceau», a dit Mme Bolduc.
De son côté, le député de Saint-Henri-Saint-Anne, Guillaume Cliche-Rivard, a affirmé en entrevue avec CTV News que le premier ministre «n'avait pas compris le message» en changeant de ministre.
«Ils peuvent changer de ministre autant qu'ils veulent, mais c'est toujours M. Legault qui donne les directives. Et je n'ai vraiment rien vu dans son discours de la semaine dernière qui puisse nous laisser penser qu'il a compris le message.»
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Elle a souligné que le RCLALQ souhaite faire part de ses revendications à la nouvelle ministre de l'Habitation, incluant l'instauration d'un plafond absolu aux augmentations annuelles de loyer et la création d'un registre public des loyers accessibles gratuitement.
Mme Bolduc souligne que l'organisation demande également que la ministre Bélanger abandonne le projet de sa prédécesseure de modifier la méthode de calcul employée par le Tribunal administratif du logement pour fixer la hausse des loyers. «Le Devoir» rapportait en mai dernier que la ministre Duranceau a admis dans un mémoire soumis au Conseil des ministres que la nouvelle méthode de calcul risquerait de désavantager les locataires.
«On veut vraiment que les locataires soient au centre de la prise de décision parce qu'en ce moment, peu importe quelles recommandations on fait, il n'y a jamais rien qui est écouté, a déploré Mme Bolduc. C'est vraiment le temps pour la CAQ de montrer qu'ils ont un peu d'empathie à notre égard.»
L'organisatrice communautaire a précisé que, même si la période du 1er juillet est maintenant passée, les comités logement continuent d'être sollicités.
«Les groupes sont fatigués. Ils n'ont jamais reçu autant d'appels que cette année avec la hausse qui était la plus haute des trente dernières années», a-t-elle affirmé.
Mme Bolduc appelle la CAQ à «se fier à la capacité de payer réelle des locataires, puis arrêter de faire des cadeaux aux propriétaires».
Le RCLALQ représente plus de 60 organismes de défense des droits des locataires situés dans l'ensemble de la province.
Le cabinet de Mme Bélanger a souligné que le projet de Règlement sur les critères de fixation de loyer était actuellement en deuxième ronde de consultation, après une première prépublication. «Notre objectif est clair : moderniser un règlement qui n’avait pas été revu depuis plus de 40 ans afin que locataires et locateurs s’y retrouvent plus facilement et réduire la pression sur le Tribunal administratif du logement (TAL) afin d’offrir un meilleur service aux citoyens», a-t-on indiqué dans un courriel transmis à La Presse Canadienne.
Le ministère dit avoir reçu plusieurs recommandations organismes et partenaires. «Les organismes et partenaires ont déjà soumis plusieurs recommandations. La ministre poursuit d’ailleurs ses rencontres avec différents acteurs du milieu. Ce processus est transparent et équitable et toutes les contributions sont analysées avec sérieux», a-t-on ajouté.
- Avec des informations de CTV News

