La Ville de Magog compte utiliser à nouveau la Loi 31 pour permettre le développement de deux projets d’habitation communautaire incluant du logement abordable. Cependant, cette fois, des élus et des citoyens ont manifesté leur opposition à l’un de ces projets, principalement parce que ceux-ci se trouvent sur des lots boisés.
La Loi 31 permet à une municipalité de faire avancer ce genre de projet en évitant de produire un registre, notamment pour mieux faire face à la crise du logement. L’utilisation d’un registre permettrait à la population de s’y opposer sous la forme d’un référendum.
Le projet à la source des tensions est développé par les Habitations l’Équerre sur la rue Desjardins. Il prévoit 18 logements abordables. Le terrain, qui est principalement un boisé — le parc Desjardins —, appartient à la ville et serait cédé à l’organisme.

Lundi soir, la conseillère Josée Beaudoin et le conseiller Jean-Noël Leduc ont voté contre le projet, inquiets de l’impact sur les résidents du quartier.
«L’espace de vie sera significativement restreint pour tous, portant atteinte à la qualité de vie du secteur», a lancé Mme Beaudoin, avant de recevoir une vague de support des résidents dans la salle.
«Je ne peux accepter un projet que je ne voudrais pas avoir dans ma cour», a ajouté M. Leduc.
Pour les citoyens, le problème, c’est l’emplacement du projet. Bien que le terrain appartienne à la ville, l’arrivée d’un immeuble de quatre étages empièterait sur l’espace utilisé par plusieurs d’entre eux.
Plusieurs des arbres poussent dans ce boisé depuis des décennies. Un arbre en particulier, situé sur la limite entre les deux terrains, est centenaire. Les gens du quartier l’ont surnommé l’arbre à Malorie, en l’honneur de cette fillette de 11 ans qui y joue depuis déjà quelques années.

Malorie était d’ailleurs présente lors de la séance du conseil de lundi soir pour se porter à la défense de son arbre et du boisé.
«Je trouvais ça important parce que quand on a déménagé ici, il y a six ans, c’était comme une façon de venir jouer dehors et de me créer un monde imaginaire», exprime-t-elle.
La mairesse de Magog, Nathalie Pelletier, n’est pas surprise de cette opposition, mais juge utiliser la Loi 31 avec «parcimonie».
«On essaie toujours de s’assurer qu’il n’y ait pas une distorsion avec le secteur. Mais, est-ce que ça change l’environnement? Oui. Mais, est-ce que c’est nécessaire? Oui», maintient Mme Pelletier.
La Ville prévoit également planter une centaine d’arbres autour de l’étang Desjardins.
Le projet sera présenté en plus amples détails lors d’une consultation publique le 9 septembre prochain.
À voir dans la vidéo.
