Alors que de plus en plus de personnes ont recours au botox et à d'autres procédures cosmétiques, l'industrie de la médecine esthétique est en pleine croissance au Canada.
Elle n'attire pas seulement les patients, mais aussi les médecins.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Je suis heureuse de me trouver aujourd'hui dans un environnement moins stressant», a dit la Dre Jihane Cherkaoui, qui a obtenu son diplôme de médecine à l'Université de Montréal en 2009.
Elle a suivi une formation en chirurgie générale et en chirurgie plastique locale, puis a été embauchée à l'hôpital LaSalle en 2016.
«J'ai travaillé avec des infirmières, des médecins et différents professionnels de la santé extrêmement passionnés à l'hôpital. Mais il est difficile de travailler avec un manque de personnel et de ressources humaines», a-t-elle expliqué.
La Dre Cherkaoui a ouvert cette année la clinique esthétique et médicale Le Clayemont avec son partenaire commercial. Elle illustre la tendance des médecins à quitter les hôpitaux pour proposer des soins injectables et régénératifs.
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Bien que le Collège des médecins du Québec ne compile pas de données exactes sur le sujet, on affirme à CTV News que les professionnels peuvent, par exemple, travailler 40 heures par semaine à l'hôpital et recevoir en plus des patients pour des soins esthétiques.
C'est le cas de l'oncologue Mike Maed Osili.
«J'avais des cernes très foncés autour des yeux après 14 ans de médecine et d'internat», a-t-il confié.
Travaillant à temps plein à l'hôpital, M. Osili consacre également jusqu'à 15 heures par semaine à la médecine esthétique.
«Les gens sont satisfaits de leur apparence et j'obtiens des résultats immédiats, donc je suis moins fatigué. Je suis en meilleure santé. Je fais plus d'exercice», a-t-il dit.
Pour ces deux médecins, il s'agit d'un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Paul Brunet, défenseur des droits des patients, estime toutefois que cela affecte l'accès aux soins médicaux.
«Nous avons besoin de plus d'éléments de motivation dans le régime public si nous voulons que les professionnels cessent de le quitter», a-t-il indiqué.
Si la Dre Cherkaoui reconnaît que les employés hospitaliers pourraient bénéficier de meilleures conditions, elle ne regrette pas son choix.
«Avoir des horaires plus flexibles que ceux de l'hôpital et travailler dans un environnement où nos patients sont valorisés et au centre de l'expérience, c'est très gratifiant», a-t-elle avoué.

