Environnement

Comment les feux de forêt peuvent-ils jouer un rôle dans les primes d'assurance futures ?

«Les événements météorologiques extrêmes devenant plus fréquents et plus graves, le secteur de l'assurance sera affecté.»

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Un seul incendie de forêt peut ne pas avoir d'incidence sur les primes d'assurance. Mais des centaines d'incendies qui brûlent dans tout le pays pourraient en avoir.

«Aucun événement n'a d'incidence sur les primes d'assurance habitation», explique Craig Stewart, vice-président chargé du changement climatique et des questions fédérales au Bureau d'assurance du Canada.

Ce texte est la traduction d'un article de CTV News.

Les primes d'assurance sont basées sur les tendances observées dans certaines régions du pays, a expliqué M. Stewart. Les prix ont augmenté ces dernières années en raison des risques accrus liés à la multiplication des incendies de forêt, des inondations extrêmes et des tempêtes de grêle.

«C'est l'ensemble de ces événements qui a eu un impact sur les prix de l'assurance habitation», a-t-il révélé, ajoutant que l'augmentation des coûts de reconstruction des maisons due à l'inflation est également un facteur.

À l'échelle nationale, les primes d'assurance habitation ont augmenté de 4,8 % d'une année à l'autre entre juin 2024 et juin 2025, selon Statistique Canada.

Au Québec, les primes sont restées les mêmes. Des provinces comme l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont connu de légères augmentations de 0,9 %. L'Alberta a connu la plus forte hausse, soit 11,6 %.

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«L'Alberta est malheureusement l'endroit le plus risqué à assurer au pays», a souligné M. Stewart. «C'est le résultat des inondations, des tempêtes de grêle et des incendies de forêt que nous avons connus ces dernières années dans cette province.»

En Saskatchewan, les primes d'assurance habitation ont augmenté de 5,7 %, soit la troisième plus forte hausse derrière l'Alberta et le Manitoba (6,4 %).

Selon SGI Canada, plus de 700 demandes d'indemnisation liées aux incendies de forêt ont été déposées en Saskatchewan depuis le début de l'année, pour des évacuations, des pertes totales et des dommages causés par la fumée. Un porte-parole de la compagnie d'assurance a déclaré qu'il est trop tôt pour dire quel sera l'impact de la saison des feux de forêt sur les taux d'assurance.

«Les événements météorologiques extrêmes devenant plus fréquents et plus graves, le secteur de l'assurance dans son ensemble sera affecté», a déclaré SGI Canada dans un communiqué. «Les pertes dues aux incendies de forêt, aux inondations, au vent et aux tempêtes de grêle continuent d'augmenter. Les mesures d'atténuation et la résilience des constructions seront essentielles pour stabiliser les taux d'assurance à l'avenir.»

M. Stewart ne prévoit pas de difficultés exceptionnelles pour les assureurs qui gèrent les sinistres liés aux incendies de forêt de cette année. Les assureurs ont la capacité nécessaire, contrairement à l'année dernière, où une mousson de sinistres avait créé des problèmes.

L'année dernière, les assureurs canadiens ont reçu 250 000 demandes d'indemnisation en l'espace de cinq semaines, selon M. Stewart, en grande partie à cause de la tempête de grêle de Calgary, de l'incendie de Jasper, des restes de l'ouragan Debby dans le sud du Québec et des inondations dans le sud de l'Ontario.

«Cela a eu un impact certain sur le règlement des sinistres», a-t-il indiqué. «La capacité de l'industrie à les traiter en temps voulu a été dépassée.»

Denare Beach, en Saskatchewan, a subi certains des pires dommages de la saison des feux de forêt, perdant 300 de ses 413 maisons le mois dernier.

SGI Canada a déclaré à CTV News que des mesures d'intervention d'urgence sont en place pour aider à répondre aux événements catastrophiques, de sorte qu'un afflux de demandes d'indemnisation liées aux incendies de forêt n'entravera pas sa capacité à fournir des services.

Appel à la normalisation des mesures de rétablissement

Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) estime qu'une agence centrale de gestion des urgences est nécessaire pour faciliter les efforts de reprise après sinistre, que les destructions aient lieu dans une municipalité, un parc national ou une communauté autochtone.

Selon le BAC, moins d'un cinquième des propriétés détruites par l'incendie de Jasper ont reçu les permis et approbations nécessaires à leur reconstruction, depuis que les flammes ont décimé 358 bâtiments il y a près d'un an.

«Le problème de Jasper s'inscrit dans une tendance que nous observons depuis quelques années dans tout le pays. Nous sommes plutôt bons en matière d'intervention d'urgence. Nous ne sommes pas très bons en matière de récupération», a expliqué M. Stewart.

«À chaque fois, ces communautés doivent créer un nouveau manuel pour faire face à une catastrophe.»

M. Stewart estime que les propriétaires et les entreprises devraient pouvoir «se remettre sur pied» dans les deux ans qui suivent une catastrophe. Il qualifie ce délai de «rapide» et affirme que les incendies de Fort McMurray et de Tantallon sont des exemples qui prouvent que c'est possible.

Mercredi, Parcs Canada et la Croix-Rouge canadienne ont annoncé une aide supplémentaire pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars pour les habitants de Jasper qui ont besoin d'une analyse et d'une élimination des sols contaminés avant de reconstruire un logement permanent.

Le même jour, le gouvernement de la Saskatchewan s'est engagé à verser 1,8 million de dollars pour le nettoyage et la gestion des débris à Denare Beach.

CTV News

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