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Air Canada: voici l'avis d'un expert en droit du travail sur l'«action simultanée» des agents de bord

«Il faudra une situation de forte pression pour parvenir à un accord.»

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Un avion d'Air Canada roule sur la piste de l'aéroport international d'Ottawa, à Ottawa, le jeudi 3 octobre 2024. Un avion d'Air Canada roule sur la piste de l'aéroport international d'Ottawa, à Ottawa, le jeudi 3 octobre 2024. (Sean Kilpatrick | La Presse canadienne)

Alors que les agents de bord d'Air Canada s'apprêtent à participer à une «journée d'action» nationale lundi, un expert en droit du travail affirme que le syndicat et la compagnie aérienne devront mener des discussions difficiles pour éviter une grève d'ici samedi.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et Air Canada poursuivront leurs négociations cette semaine. Les travailleurs pourraient décider de déclencher une grève et de donner un préavis de 72 heures dès le 13 août s'ils ne parviennent pas à s'entendre sur un nouveau contrat.

Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.

«Il y a beaucoup de problèmes qui s'accumulent au cours d'un contrat de dix ans et qui doivent être abordés», explique Barry Eidlin, expert en droit du travail et professeur agrégé de sociologie à l'Université McGill, lors d’un entretien accordé à CTV Your Morning, lundi, à partir de Chicago.

«Il faudra donc une situation de forte pression pour parvenir à un accord.»

Le porte-parole du syndicat, Hugh Pouliot, a indiqué lundi à CTV News que le contrat de 10 ans des agents de bord expirait le 31 mars.

Le 5 août, les agents de bord d'Air Canada ont voté à 99,7 % en faveur d'une action de grève si nécessaire.

Pour la journée d'action de lundi, le SCFP a indiqué dans un message que les membres se présenteront en uniforme à 13h (heure de l'Est) dans les principaux aéroports de Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver.

Le syndicat a affirmé que plus de 10 000 membres d'Air Canada et d'Air Canada Rouge sont solidaires de leur comité de négociation, qui s'efforce d'obtenir une «entente équitable». Jazz et PAL, qui exploitent les vols d'Air Canada Express, ne sont pas touchés par la grève éventuelle.

M. Eidlin indique que cette journée d'action était une protestation «silencieuse» et ne visait pas à perturber les vols ou le trafic.

Il s'agit d'une stratégie à double objectif, a-t-il ajouté. D'une part, il s'agit d'une «tactique d'escalade» dans les négociations avec l'entreprise.

«Il s'agit d'une démonstration d'unité, d'une démonstration de force», explique M. Eidlin.

Le deuxième objectif de la journée d'action est d'obtenir le soutien de l'opinion publique.

«Je doute que beaucoup de Canadiens connaissent la vie professionnelle quotidienne des agents de bord qui les servent sur ces vols et, en particulier, qu'ils ignorent la revendication fondamentale selon laquelle ils ne commencent à être payés que lorsque la porte de l'avion se referme», souligne M. Eidlin.

Le syndicat réclame une augmentation des salaires et le paiement des heures non rémunérées, notamment lors de l'embarquement, du débarquement et de l'assistance aux passagers en cas d'urgence médicale.

«Nous ne sommes pas rémunérés pour nos contrôles de sécurité réglementés par le gouvernement fédéral», a expliqué Shanyn Elliott, coprésidente du comité de mobilisation et d'engagement de l'élément Air Canada du SCFP, lors d'une entrevue avec CTV News.

Wesley Lesosky, président du syndicat, a indiqué dans un message publié sur un site Internet fournissant des informations sur la grève que l'objectif était d'obtenir un «contrat équitable».

«Mais si l'entreprise refuse de s'asseoir à la table des négociations avec le respect que nous avons mérité, nous sommes prêts», a-t-il écrit.

Air Canada a précédemment déclaré sur son site web qu'un vote de grève de la part du syndicat est une «étape normale du processus de négociation».

«Air Canada est déterminée à conclure une convention collective juste et équitable qui reconnaisse les contributions de ses agents de bord et soutienne la compétitivité et la croissance à long terme de la compagnie», a écrit le transporteur aérien

Avec des informations de Kamil Karamali, CTV National News, et Joanna Lavoie et Joe Van Wonderen, CTV News.

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