Économie

Acier: les droits de douane pourraient «nous mettre dans une situation critique», selon un groupe

En juin, les États-Unis ont doublé leurs droits de douane sur l'acier et l'aluminium canadiens, les portant à 50 %.

Publié

Des ouvriers inspectent des feuilles d'acier inoxydable après leur pressage à partir de bobines, chez Magna Stainless and Aluminum à Montréal, le jeudi 18 septembre 2025. Des ouvriers inspectent des feuilles d'acier inoxydable après leur pressage à partir de bobines, chez Magna Stainless and Aluminum à Montréal, le jeudi 18 septembre 2025. (Christopher Katsarov/La Presse canadienne)

Un leader du secteur issu de l'Institut canadien de la construction en acier affirme qu'un plan est nécessaire pour faire face aux répercussions des mesures commerciales américaines sur l'acier et l'aluminium canadiens.

En mars, les États-Unis ont imposé des droits de douane de 25 % sur l'acier et l'aluminium canadiens, ce qui a conduit le Canada à appliquer des droits de douane de rétorsion de 25 % sur l'acier américain.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

En juin, les États-Unis ont doublé leurs droits de douane sur l'acier et l'aluminium canadiens, les portant à 50 %.

Le Canada applique également des droits de douane de 25 % sur l'acier et l'aluminium chinois.

Récemment, le gouvernement fédéral a annoncé que certains aciers et aluminiums provenant de Chine et des États-Unis seraient exemptés des droits de douane canadiens.

Keanin Loomis, président-directeur général de l'Institut canadien de la construction en acier, estime que face à l'inquiétude et à la crainte de pertes d'emplois dans le secteur, il est important de riposter.

«Nous devons rester forts et certainement infliger autant de dommages que possible aux États-Unis dans ce domaine, mais nous avons certainement besoin d'un plan», a affirmé M. Loomis à CTV News Channel dimanche.

«Nous devons nous concentrer réellement sur les achats nationaux tout en essayant de maintenir notre accès aux marchés américains. Nous devons nous assurer que les projets réalisés ici, les fonds consacrés aux infrastructures ici, en particulier l'argent des contribuables dépensé ici, utilisent autant que possible des fabricants et de l'acier canadiens.»
- Keanin Loomis, président-directeur général de l'Institut canadien de la construction en acier

En mai, la ministre fédérale de l'Industrie, Mélanie Joly, a écrit dans un message publié sur X que le Canada combattait les droits de douane actuels par des mesures de rétorsion, déclarant: «Nos travailleurs et nos entreprises du secteur de l'acier et de l'aluminium méritent tout notre engagement.»

M. Loomis affirme que les répercussions des droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium canadiens se font sentir dans l'industrie.

 

«Je sais que de nombreux producteurs d'acier au Canada ont été très fermes dans leur refus de licencier une partie de leur main-d'œuvre, et jusqu'à présent, nous n'avons pas vu beaucoup de licenciements», a-t-il dit. «Mais cela pourrait être la goutte d'eau qui fait déborder le vase et remet en question la viabilité à court et moyen terme de nos activités.»

M. Loomis affirme qu'il continue de discuter avec ses homologues américains, mais que le changement devra venir des États-Unis.

«Beaucoup (d'Américains) ne sont pas d'accord avec cela», a-t-il affirmé. «Tout le monde aux États-Unis sait que les droits de douane sont des attaques, (et) seules quelques entités, à savoir les producteurs d'acier américains qui ont une influence démesurée sur l'administration Trump, ... vont en bénéficier, au détriment du reste de l'économie américaine et canadienne.»

«Le changement viendra de l'intérieur. Il est difficile pour nous, en tant que Canada, d'exercer le type de pression dont nous avons besoin, mais nous pouvons aider les Américains à prendre conscience du fait que cela les pénalise autant que nous.»