Le premier ministre Mark Carney et le président américain Donald Trump sont sortis mardi d'une réunion à haut risque à la Maison Blanche, offrant ce qu'un expert en langage corporel décrit comme «un tutoriel» en matière de communication politique et de sang-froid.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Le langage corporel a deux effets possibles : soit il renforce le message de l'orateur, soit il le diminue», a expliqué Robyn Braley, expert en langage corporel et président d'Unimark Creative Inc., dans une entrevue accordée à CTVNews.ca. «Carney et Trump nous ont donné aujourd'hui un cours très intéressant, d'une manière très différente de celle de la plupart des politiciens.»
S'adressant aux journalistes dans le Bureau ovale, Carney a une nouvelle fois qualifié Trump de «président transformateur», énumérant ses réalisations au cours de son deuxième mandat, au cours duquel Trump a ajouté : «et la fusion du Canada et des États-Unis».
«Ce n'était pas là où je voulais en venir», a répondu Carney.

M. Braley a indiqué que les commentaires de Trump sur le fait que le Canada devienne le 51e État ont fait la une des journaux pendant des mois, mais c'est la performance non verbale de Carney qui s'est démarquée cette fois-ci.
«Ce que Carney a fait de vraiment magistral, c'est qu'il s'est montré très attentif à l'écoute active», a-t-il dit.
Selom M. Braley, Carney a conservé un «regard stoïque et neutre» pendant ces moments et n'est intervenu que lorsque cela servait la conversation.
«Ils donnaient l'impression d'être de véritables amis, mais je ne sais pas dans quelle mesure c'est vrai», a-t-il poursuivi. «Mais lorsque Donald Trump a évoqué le 51e État, Mark Carney a fait preuve d'une grande répartie et a répondu par une remarque amusante.»

Selon l'expert, cette rencontre était différente de leur première rencontre dans le Bureau ovale plus tôt cette année, où Carney lui avait semblé plus réservé.
«Lors de cette première rencontre, Carney était beaucoup plus rigide et un peu sur la défensive», a précisé Robyn Braley. «Il a laissé Donald Trump l'atteindre un peu. Mais cette fois-ci, il était très détendu et il a beaucoup imité le langage corporel de Trump.»
Selon lui, cela incluait le fait de se pencher en avant sur sa chaise, de se tourner vers Trump lorsqu'il parlait et de saluer occasionnellement les journalistes par des gestes subtils.
«Les médias aiment ça», a mentonné M. Braley. «Il les respectait et comprenait qu'ils constituaient un outil de communication précieux pour lui.»
Il a noté que la performance de Carney reflétait une aisance croissante dans son rôle public.
«Il était beaucoup plus à l'aise aujourd'hui qu'il ne l'était lors des débats canadiens», a souligné l'expert. «Il a fait preuve de beaucoup de confiance. Il était calme et maître de lui, et Donald Trump ne l'a pas déstabilisé le moins du monde.»
Avec des informations de Spencer Van Dyk, CTV News.


