Économie

Un accord avec le Canada inclurait des éléments sur les produits laitiers, dit Trump

«Une entente inclurait les produits laitiers. Ça va tout inclure.»

Mis à jour

Publié

Mark Carney à la Maison-Blanche avec la guerre commerciale en trame de fond Mark Carney à la Maison-Blanche avec la guerre commerciale en trame de fond

Le président américain Donald Trump affirme qu'un éventuel accord entre les États-Unis et le Canada pour apaiser la guerre tarifaire inclura des éléments sur les produits laitiers. 

«Une entente inclurait les produits laitiers. Ça va tout inclure», a dit mardi le locataire de la Maison-Blanche dans le bureau ovale, aux côtés du premier ministre Mark Carney.

Le Parlement canadien a adopté en juin un projet de loi bloquiste qui vise à garder intact, dans toute négociation commerciale, le système de gestion de l'offre qui limite notamment les importations américaines de produits laitiers.

L'ensemble des partis aux Communes, dont les libéraux de M. Carney, ont appuyé la mesure législative.

M. Trump a fait son affirmation mardi en réponse à une journaliste qui lui demandait s'il accepterait de signer un accord avec le Canada qui exclurait quelconque mesure touchant à la gestion de l'offre, donnant en exemple les produits laitiers.

Le député bloquiste Yves Perron a, quelques heures plus tard, soutenu aux Communes que les troupes de M. Carney «semblent vouloir enfreindre leur parole».

Déjà, un article publié la semaine dernière par le «Globe and Mail» a ravivé des inquiétudes du Bloc québécois quant à des brèches indirectes qui pourraient être faites à ce système.

Le quotidien torontois a rapporté, en citant des sources anonymes, que le gouvernement canadien considère des changements afin de permettre à davantage de produits laitiers américains de se retrouver sur des tablettes d'épiceries au Canada.

«Protéger la gestion de l’offre, ça veut dire la protéger intégralement. Ça ne veut pas dire maintenir le système, mais l’affaiblir en donnant d’autres pointes de tarte aux Américains. Est-ce que le gouvernement va tenir sa parole et refuser toute concession?», a lancé M. Perron mardi au cours de la période des questions.

Le leader parlementaire du gouvernement, Steven MacKinnon, a rétorqué qu'il ne fait aucun doute que le système de la gestion de l'offre demeurera inchangé «et semer la peur ne rendra pas ça différent».

«C’est sûr que la gestion de l’offre en soi, sur le principe, ne sera pas compromise», a tranché le chef bloquiste Yves-François Blanchet, la semaine dernière, ajoutant toutefois qu’«autre chose» est demandé par des joueurs de l’industrie laitière américains en guise d’allégements.

Il a dit que, dans l’état actuel des choses, ces derniers peuvent seulement vendre des produits à des transformateurs canadiens et non directement à des détaillants ou des commerces à grande surface.

«Donc les Américains qui vendent des produits au Canada le font pour être transformés au Canada – valeur ajoutée au Québec et au Canada – avant d’aller sur les tablettes. (…) Donc il va y avoir des niches de produits qui existent aux États-Unis qui vont rentrer sur les tablettes, mais c’est relativement peu», a résumé M. Blanchet.

Des pressions sont exercées pour changer la donne et que «les grandes surfaces puissent acheter directement le produit de consommation en version finale et transformé des États-Unis», a poursuivi M. Blanchet.

Cela aurait des effets néfastes, redoute -t-il, pour les transformateurs québécois et canadiens, qui seraient donc concurrencés par des produits conçus aux États-Unis.

Le ministre responsable du commerce entre les États-Unis et le Canada, Dominic LeBlanc, a toutefois écarté tout changement qui reviendrait à contourner le système de gestion de l'offre et ses quotas d'importation.

«Nous n’allons pas creuser directement ou indirectement (ni) permettre une brèche ou une ouverture sur cet enjeu-là», a-t-il dit jeudi dernier en témoignant devant un comité parlementaire.