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Arthabaska: le Parti québécois complète son tour du chapeau

Une victoire qui confirme que le momentum se maintient pour Paul St-Pierre Plamondon.

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Élection partielle: le PQ rafle Arthabaska à la CAQ Voyez le récapitulatif de Jean-François Poudrier et l'analyse d'Antonine Yaccarini.

Après trois mois d’une campagne éreintante, au cours de laquelle le Parti québécois et le Parti conservateur ont mis toutes leurs forces, c’est finalement le PQ qui ressort gagnant. Il s’agit d’une troisième victoire en élection partielle, confirmant ainsi que le momentum se maintient pour Paul St-Pierre Plamondon.

Malgré une élection partielle qui devait compétitionner avec le beau temps, la baignade et les barbecues, un nombre impressionnant de citoyens d’Arthabaska-L’Érable se sont rendus déposer leur bulletin dans l’urne, avec des taux de participation de plus de 60%. Déjà, le taux de participation par anticipation de 26 % l’annonçait, mais les citoyens ont souhaité que le message soit aussi clair que possible : la lancée du PQ se poursuit donc, à un an de la prochaine élection générale. 

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Car oui, après Jean-Talon, qui n’avait jamais été péquiste, et Terrebonne, certes plus favorable au PQ, Arthabaska-L’Érable s’inscrit dans le tableau des victoires qui dessinent de plus en plus une tendance. Les nationalistes rentrent à la maison.

Coup dur pour Duhaime

Il faut saluer le score plus qu’acceptable d’Éric Duhaime, qui n’a pas rendu la tâche facile au PQ. Duhaime obtenait un certain succès dans la partie rurale de la circonscription, mais c’était plus difficile à Victoriaville, secteur dans lequel il y a davantage de votes à aller chercher. Le chef conservateur est un personnage polarisant, il est possible qu’une certaine partie de l’électorat ait voté de manière stratégique pour le PQ, afin de bloquer Éric Duhaime.

Maintenant, les conservateurs québécois doivent retourner à la table à dessin et remettre le champagne au frigo. Le chef ne fera pas son entrée à l’Assemblée nationale tout de suite. Il aura l’occasion de se faire élire dans un peu plus d’un an, chez lui, dans la région de Québec.

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Il s’agit d’un coup dur pour Duhaime. Une victoire dans Arthabaska aurait été une brique de plus dans la construction d’un parti politique durable, qui aurait fait son entrée dans la cour des grands. Est-ce que le député indépendant Youri Chassin pourrait lui faire une fleur et se joindre à lui comme l’avait fait Claire Samson ? Ce geste aiderait grandement à garantir une présence aux débats des chefs en 2026.

Un gars de la place

Je l’ai écrit précédemment, ce sont deux manières de voir l’élection partielle qui se sont affrontées : d’un côté, une campagne super locale du PQ, avec des engagements qui n’avaient pas beaucoup de résonance pour les citoyens à l’extérieur du comté, mais qui touchaient vraiment au quotidien des électeurs. De l’autre, une campagne aux accents plus nationaux du PCQ, qui présentaient les thèmes qui leur sont chers depuis un bout de temps, mais qui était moins «sur mesure» pour Arthabaska-L’Érable. 

Il a longtemps été difficile de voir quelle approche allait toucher les cœurs des citoyens, mais ils ont finalement opté pour celui qui dit vouloir être l’un des leurs, plutôt que pour celui qui voulait faire du comté l’épicentre du conservatisme québécois. Après tout, il n’appartient pas aux seuls électeurs d’Arthabaska-L’Érable de corriger la distorsion démocratique de notre mode de scrutin.

Maintenant que les votes sont comptés et les discours livrés, le PQ repart avec une victoire qu’il espérait, un élu présenté comme ministrable par le chef et un message à ceux et celles qui pensent se lancer aux côtés de Paul St-Pierre Plamondon en 2026 : tout est possible. 

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