Société

«Un moment difficile, mais nécessaire»: la sœur de Catherine Daviau a attendu 17 ans l’identité du meurtrier

«Depuis 2008, je le sais qu’un jour, je vais avoir un appel. C'est l'appel qu'on a tant souhaité, qu'on a tant attendu.»

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La sœur de Catherine Daviau a attendu 17 ans l’identité du meurtrier La sœur de Catherine Daviau a attendu 17 ans l’identité du meurtrier

La famille de Catherine Daviau, tuée en décembre 2008, a finalement pu avoir les morceaux manquants lorsque le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a dévoilé mercredi dernier l’identité du meurtrier.

La sœur de Catherine, Geneviève Daviau, attendait cette annonce depuis 17 ans.

«Depuis 2008, je le sais qu’un jour, je vais avoir un appel. C'est l'appel qu'on a tant souhaité, qu'on a tant attendu, mais qu'on redoute aussi en même temps», a-t-elle expliqué en entrevue avec la cheffe d’antenne de Noovo Info 17, Marie-Christine Bergeron.

Le jour du meurtre, l'assassin de Catherine s’était servi de son parfum comme accélérant pour incendier la scène du crime. C’est en enquêtant sur cet incendie survenu dans un triplex de la 5e avenue, dans le quartier montréalais de Rosemont en décembre 2008, que la police a découvert le corps de Catherine Daviau.

Le corps de la victime présentait des traces de violence et d'agression sexuelle.

L’annonce du décès de sa sœur a été un «choc» pour Geneviève. Elle raconte qu’elle a eu de la misère à croire que Catherine était décédée et que depuis, elle doutait «de tout le monde» puisque le coupable n’a jamais été arrêté.

«C'est tout le monde que tu croises dans la rue parce qu'il est encore en liberté, on ne sait pas c’est qui, on se fait mettre en garde de faire attention vu qu’ils ont pas identifié c’est qui», raconte-t-elle.

Mercredi dernier, le SPVM est venu rencontrer la famille de la victime avant de faire l’annonce aux médias que l’assassin de Catherine Daviau était Jacques Bolduc, un homme qui aurait communiqué avec Catherine concernant la voiture qu’elle avait mise en vente sur les petites annonces en ligne.

SPVM (SPVM)

Ce dernier est mort de cause naturelle apparente en septembre 2021 alors qu'il purgeait une peine à l'Établissement Archambault pour deux vols qualifiés et tentative de meurtre avec une arme à feu.

Les autorités ont relevé qu'il n'avait jamais été épinglé pour des infractions sexuelles dans le passé.

Lorsqu'elle a appris la nouvelle, Geneviève indique avoir eu de la misère à mettre des mots sur les émotions qu'elle a ressenties, mais souligne qu'il y avait de la colère. «Ç’a été un moment difficile, mais nécessaire».

Elle aurait aimé que le meurtrier soit toujours en vie pour qu’il puisse faire face à la justice.

«Je trouve ça choquant pour ça. Je trouve ça choquant que sa fin à lui a été… Tu sais, toute sa vie, il s'est dit qu'il avait fait tout ça et qu'il n'y avait pas eu de sentence et qu'il s'en était sorti toute sa vie. Ça a laissé beaucoup de traces dans les derniers 17 ans. Oui, ç’a été un petit peu facile pour lui», dit-elle.

Elle ne sait pas encore aujourd’hui si l’annonce de l'identité du meurtrier de sa sœur lui permettra de tourner la page pour de bon et de compléter son deuil.

«Est-ce qu'on peut faire son deuil? On apprend à vivre avec, certes. […] C'est sûr que ça va boucler une partie de l'histoire. Est-ce que les prochains mois vont amener de la colère, de la frustration?» se demande-t-elle.

Geneviève Daviau dit toutefois être déjà plus sereine et espère que le dossier maintenant résolu du meurtre de sa sœur donnera de l’espoir aux familles qui attendent toujours des réponses.

«Pour donner espoir que c'est une belle porte la généalogie génétique, c'est une belle option qui s'offrent à nous maintenant dans la société. Oui, j'espère que ça puisse mener d'autres dossiers à terme.»

Rappelons que Bolduc avait laissé de l’ADN sur un mégot de cigarette oublié sur la scène du crime en 2008. Or, grâce à la nouvelle technologie de généalogie génétique, le SPVM a pu identifier le meurtrier.

À ce jour, le SPVM compte plus de 800 dossiers non résolus, dont la plupart concernent des événements survenus avant 2010 et majoritairement avant les années 2000. Seize enquêteurs sont affectés à ces cas.

Avec des informations d’Émile Bérubé-Lupien, Guillaume Théroux et Lili Mercure pour Noovo Info.

Laurie Gervais

Laurie Gervais

Journaliste

Marie-Christine Bergeron

Marie-Christine Bergeron

Cheffe d'antenne