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Voilà que les voisins et parents des enfants signent une pétition adressée directement au ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Ils réclament un moratoire sur le projet ainsi qu’une consultation publique. Depuis qu’ils ont appris via Noovo Info que la Ville comptait acquérir l’édifice pour y installer de façon permanente un refuge pour une cinquantaine de personnes en situation d’itinérance, la colère gronde.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo ci-contre.
Mercredi soir, l’arrondissement a tenu une séance d’information publique, mais par visioconférence plutôt qu’en présentiel. Les citoyens présents rapportent que le directeur général de l’organisme communautaire qui doit chapeauter le refuge Bois-de-Boulogne a admis avoir visité les lieux une trentaine de minutes seulement. Ce dernier ne les a pas rassurés sur la future cohabitation entre les usagers et les enfants du CPE Château de Grand-mère.
À l’arrivée de Noovo Info sur le terrain mercredi, Michel Desrosiers, le directeur du CPE avait son ruban à mesurer en main. Il voulait en avoir le cœur net. Devant notre caméra, il a mesuré la distance entre la clôture extérieure derrière laquelle jouent les enfants et la clôture du futur refuge.
«Il y a 81 mètres, moins de 100 mètres.»
«Quand on parle de proximité, c’est pratiquement dans la cour du CPE. Nos enfants, tout à coup, avec toute l’insouciance de la petite enfance pourraient être exposés à toutes sortes de situations, à des problèmes sociaux à haute intensité, en se rendant vers le parc. C’est ça notre préoccupation», déplore-t-il.
Marie-Christine Morisset a quand elle trois enfants qui fréquentent le CPE. Elle a initié une pétition et interpellé son député André A. Morin. Elle insiste en entrevue sur le fait qu’il y a deux autres CPE à proximité, des écoles ainsi qu’un CHSLD. Elle déplore que la Ville ne les ait avisés un mois seulement avant l’ouverture et l’arrivée de ces nouveaux voisins. «Je remets en question le choix de l’emplacement.»
Michel Boissé, un autre voisin, critique le processus de la Ville.
«Il y a certainement une précipitation. On pourrait croire qu’il n’y a pas tant que ça d’études sérieuses sur les impacts.»
L’opposition à l’Hôtel de Ville montre une fois de plus du doigt l’administration Plante et l’accuse de manquer de prévisibilité. Le porte-parole de l’opposition officielle en la matière, Benoît Langevin, martèle qu’il n’y pas de plan et que de l’improvisation. Il se demande pourquoi l’administration n’investit pas dans ses propres bâtiments vacants. Noovo Info dévoilait qu’il y a plusieurs édifices chauffés avec les taxes des contribuables dans une enquête publiée en avril.
Le conseiller affirme qu’il y a 14 édifices libres uniquement dans Ahuntsic-Cartierville et que la Ville ne planifie par les réhabiliter. «On nous répond qu’ils sont désuets ou en moisissure mais c’est sûr qu’ils vont rester en moisissure, si on dit ça chaque année. Il faut investir dans nos bâtiments et prioriser cette crise humanitaire là.»
Pour sa part, le ministre Lionel Carmant ne nous a pas accordé d’entrevue sur le sujet mais son cabinet nous a fait parvenir cette déclaration écrite. Il assure que le dossier le préoccupe, suivre le développement du projet de «très près» et être en contact avec la direction du CPE, les équipes du CIUSSS et la Ville.
«Nous comprenons bien les craintes soulevées par certains citoyens du quartier. Le ministre Carmant a souvent mentionné l’importance du travail en amont et de la communication avec les citoyens lorsque l’on envisage l’implantation d’une ressource dans un quartier donné», a fait savoir le cabinet du ministre.
Celui-ci a ajouté que le choix du lieu de l'implantation de ce genre de ressources relevait ultimement des villes et des organismes communautaires.
«Nous analysons présentement toutes les options à notre disposition afin de les aider à ce que la mise en place des futures ressources en itinérance se fasse de la façon la plus harmonieuse possible», conclut-il.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo ci-contre.