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Dans la série Monde sous tension, la journaliste Sabrina Rivet vulgarise des conflits internationaux complexes qui restent trop souvent dans l'angle mort des médias occidentaux, du Soudan au Costa Rica, en passant par le Yémen.
Pendant des siècles, une bonne partie de l’Ukraine a été étroitement liée à la Russie, bien que souvent mal traitée. Mêmes racines religieuses, même langue pour une partie de la population, même empire tsariste, puis soviétique. L'Ukraine a d’ailleurs fait partie de l'URSS, en tant que République socialiste soviétique d'Ukraine de 1922 à 1991.
Mais en 1991, l’URSS se disloque, puis est dissoute.
Le coup faditique est porté lorsque l’Ukraine, deuxième puisse de l'URSS, déclare son indépendance par voie de référendum le 1er décembre. Le dernier président soviétique Mikhaïl Gorbatchev démissionne quelques semaines plus tard, le matin de Noël.
Pour Moscou, c’est un choc. Et pour Vladimir Poutine, c’est carrément un traumatisme. Le désormais célèbre président russe occupe alors des fonctions au KGB, le service de renseignement de l’Union soviétique. Il était chargé de l’espionnage et de la répression des opposants politiques.
Le 17 mai 2000, Vladimir Poutine devient officiellement président de la Fédération de Russie, après avoir occupé brièvement la fonction par intérim.
Au même moment, un vent de changement se met à souffler sur l’Ukraine voisine.
Le pays hésite: rester dans les girons russes ou se rapprocher de l’Union européenne et de l’OTAN? En 2008, l’OTAN annonce au grand dam de la Russie que l’Ukraine sera membre «un jour», mais sans donner de calendrier précis.
En 2013, l’Ukraine est secouée par une série de manifestations populaires lorsque le président prorusse Victor Ianoukovytch refuse de signer un accord de libre-échange avec l’Union européenne.
Pendant plusieurs mois, les manifestations sont violemment réprimées par les autorités, faisant une centaine de morts.
Puis en février 2014, le Parlement adopte la destitution du président ukrainien à l'unanimité. Ianoukovytch fuit. Et Moscou panique.
Dans la foulée des Jeux olympiques de Sotchi, sans qu’un coup de feu ne soit tiré, la Russie annexe la Crimée, territoire ukrainien stratégique.
Poutine envoie des soldats sans insigne qu’on appellera les «petits hommes verts».
Puis, dans l’est du pays, des régions à majorité russophone, le Donetsk et Louhansk, tombent entre les mains de séparatistes pro-russes, soutenus militairement par Moscou.
Des manifestations s’organisent. Des Ukrainiens dénoncent la situation. La guerre commence. Discrète, mais bien réelle, elle fera plus de 14 000 morts en 8 ans.
Pendant ce temps, l’Ukraine se rapproche de plus en plus de l’Europe, ce qui déplaît beaucoup à Vladimir Poutine, qui s’inquiète plus particulièrement de l’entrée éventuelle de l’Ukraine au sein de l’OTAN.
Le 24 février 2022, c’est le choc: la Russie envahit l’Ukraine.
Poutine parle de «dénazification», de protéger les Russes en Ukraine… mais concrètement, c’est une attaque massive contre un pays souverain, en contravention du droit international.
Pourtant, l’Ukraine ne tombe pas. Kyiv résiste et Volodymyr Zelensky devient un symbole.
Le conflit devient alors une guerre moderne, tout en rappelant les horreurs de seconde guerre mondiale en Europe. La population ukrainienne subit des massacres atroces, notamment à Boutcha.
Plusieurs pays occidentaux dont les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne ne s’impliquent pas directement sur le terrain, mais décident d’émettre des sanctions contre la Russie et d’augmenter massivement l’aide militaire à l’Ukraine.
Depuis janvier 2022, le Canada s’est engagé à verser près de 360 millions de dollars en aide humanitaire pour faire face aux conséquences de l’invasion russe en Ukraine et dans les pays voisins.
Le Canada figure parmi les pays les plus généreux avec l’Ukraine et a offert plus de 5 milliards de dollars en aide économique et militaire depuis le début de l’offensive russe.