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«Le principal reste à faire» concernant la protection de l’enfance

Trois ans après le décès de la fillette de Granby, il reste encore du chemin à faire concernant la protection de la jeunesse au Québec.

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Le dépôt de la poursuite dans le dossier de la fillette de Granby nous rappelle le retard du Québec concernant la protection de l’enfance. Trois ans plus tard, malgré un certain progrès, la majorité du travail reste à accomplir.

En 2019, la tragédie de la fillette de Granby, qui est décédée dans des circonstances troublantes, a éveillé un débat qui a mené à une restructuration de la Loi sur la protection de la jeunesse, comme l’explique l’ancien membre député de l’Assemblée nationale et auteur Camil Bouchard.

«La loi était ambiguë au point de départ. On tentait plus, très souvent et trop souvent, de protéger la relation entre les parents et les enfants plutôt que l’enfant lui-même. Ça, ç’a été corrigé et je pense que c’est une bonne chose», a expliqué M. Bouchard, en entrevue avec l’animatrice Marie-Christine Bergeron, au bulletin Noovo Le Fil 17.

«Le principal reste à faire»

Malgré ces développements légaux, l’auteur du rapport Un Québec fou de ses enfants estime qu’il faut faire mieux, notamment en ce qui concerne la prévention.

Certaines dispositions devraient d’ailleurs être encadrées avant même que la protection de la jeunesse ne soit impliquée.

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Par exemple, des efforts préventifs sont nécessaires auprès des familles qui sont en situation de «précarité économique, en difficulté d’adaptation, qui sont en voie de séparation, dont les enfants présentent des difficultés particulières, qui ont des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie», a soutenu M. Bouchard.

Manque de vision

Ultimement, le gouvernement aura de la difficulté à faire la part de choses s’il ne se donne pas des objectifs précis à atteindre, estime l’ancien député. Il donne notamment l’exemple d’une diminution ciblée du nombre de signalements à la protection de la jeunesse.

Malheureusement, cet enjeu est passé sous le radar des partis politiques durant la récente campagne électorale.

«On a entendu beaucoup parler du troisième lien […] comme si on était des taupes professionnelles. Mais on n’a pas entendu, à moins que je me trompe, les médias harceler les candidats là-dessus, ni les candidats s’exprimer spontanément sur la question», a conclu M. Bouchard.

Voyez l’entrevue intégrale dans la vidéo.