La construction du terminal Contrecoeur — un des projets qui risque d'être prioritaire pour le Bureau fédéral des grands projets — inquiète.
Même si les autorités se font rassurantes, le voisinage craint que le chantier accéléré, qui doit bientôt débuter, vienne saccager leurs berges.
«C’est pas bon ce projet-là ici, c'est pas l'endroit pour ça, c'est pas adéquat. Ils vont tout détruire. Il y a une plage et ils vont détruire la plage. Ils vont creuser du sédiment», plaide Stéphane Desrosiers, un citoyen de Contrecoeur rencontré par Noovo Info.
Les citoyens sont inquiets notamment parce que lorsque le terminal sera à pleine capacité, ils disent que le trafic va augmenter de 60 %.
À cet égard, le port de Montréal se montre rassurant et a fait parvenir à Noovo Info de nouveaux chiffres où on estime qu'au maximum des opérations du terminal, 156 navires vont arrêter au terminal de Contrecoeur, ce qui représente deux à trois navires par semaine.
«Ce sont des bateaux qui sont de taille moyenne. On va parler de 4500, peut être jusqu'à 6500 porte-conteneurs. Évidemment, dans quelques années, ce seront des navires plus performants, plus écologiques», explique Julien Beaudry, chef de cabinet et vice-présidentaux communication et relations externes du port de Montréal.

Les travaux pour la préparation du terrain devraient commencer le 29 septembre, mais il ne sera pas question de toucher à l’eau et de se mettre à draguer le fleuve avant d’avoir les permis, prévient le port de Montréal.
«On doit aménager une clôture qui va permettre à la rainette faux-grillon de contourner, mais on doit aussi aller chercher des autorisations pour des travaux en eau qui eux, sont prévus plus tard et c'est pour ça qu'on a déjà déposé des demandes. D'ailleurs, ces demandes, elles sont jugées complètes», souligne M. Beaudry.
Pour la mairesse de Contrecoeur, Maud Allaire, la construction du terminal est une bonne nouvelle, qui est attendue depuis dix ans.
«Avec les tarifs douaniers, il y a beaucoup de gens qui s'inquiètent aussi de pertes d'emplois. Donc cette annonce-là pour le monde économique, c'est aussi une bonne annonce pour le maintien d'emplois et la création d'emplois à venir. On a l'impression que ça se fait rapidement, mais ça fait des années quand même que c’est travaillé avec différentes instances», indique Mme Allaire.
Mais pour Kathleen Couture, citoyenne de Verchères, c'est le trafic routier qui l'inquiète.
«On parle de 1200 camions par jour qui vont circuler ici, sans compter aussi les trains», dit-elle en entrevue avec Noovo Info.
Elle pense qu'étant donné que le projet est dans les cartons depuis dix ans, il faudrait une mise à jour, mais aussi une vulgarisation des données scientifiques.
«En fait, comment ça fonctionne, c'est qu’ils nous envoient un courriel puis nous demandent de prendre en considération des milliers de pages», explique-t-elle en ajoutant que dans les dernières années, plusieurs nouveaux citoyens se sont installés dans le secteur et qu’une mise à jour est nécessaire pour les prendre en considération.
Il y a aussi des citoyens qui sont pour le projet, mais qui hésitent à parler à la caméra, dont un homme avec qui Noovo Info s’est entretenu, qui espère bien avoir un emploi au port.
Un comité de consultation citoyenne sera créé au cours des prochaines semaines et la mairesse invite les gens à s'impliquer.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.

