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C’est le cas d’André Paquet qui travaille dans des écoles primaires et secondaires depuis trois ans. Il n’a pas de brevet d’enseignement, mais a un baccalauréat et une maîtrise en histoire. Ses services ont toujours été retenus, mais pas cette année.
Il a postulé dans sept centres de services scolaires. «Ça m’étonne beaucoup parce que dans le passé, c’était un processus automatique», relate M. Paquet. «Ça se faisait dans l’heure, rapidement on m’appelait et j’avais un poste sans difficulté. Mais cette année, je me pose mille questions. Qu’est-ce qui se passe?»
L’enseignant non légalement qualifié montre du doigt la lenteur du processus d’embauche.
Noovo Info a aussi parlé à une enseignante de la Gaspésie qui se plaint du manque de transparence de son CSS. Elle a affirmé sous le couvert de l’anonymat que la liste des postes offerts est restée privée cette année. Un autre enseignant retraité aurait voulu retourner sur le marché du travail et bénéficier de la prime disponible, mais est toujours laissé en reste.
Claudine Potvin, qui possède 30 ans d’expérience et a son brevet d’enseignante, attend quant à elle d’être passée en entrevue. Elle trouve particulier qu’avec tout son bagage, on ne lui confie par immédiatement une tâche, compte tenu l’urgence.
«Dans le contexte actuel, c’est surprenant», s’étonne-t-elle. «J’aurais pu leur envoyer un résumé de ce que j’ai fait depuis 30 ans. La personne est diplômée, vérifions ses antécédents judiciaires et donnons-lui une classe, on fera l’entrevue plus tard.»
Pour Rémy Trudel, enseignant en administration publique, la situation actuelle prouve que le ministre de l’Éducation manque de leadership. Et selon lui, les 72 CSS qui ont remplacé les commissions scolaires ne sont pas plus efficaces qu’autrefois.
«On se réveille à une semaine de la rentrée en disant il nous manque 8000 enseignants. Le ministre doit absolument convoquer d’urgence un sommet (avec les Centre des services)», suggère-t-il.
André Paquet, lui, montre du doigt la lourde bureaucratie et demande au ministre Drainville de se pencher sur la question: «Je lui dirais de s’intéresser à la performance des structures des Centres de services scolaires, je pense que l’enjeu il est là.»
Contactée par Noovo Info, la Fédération des Centres de services scolaires du Québec indique que «la confirmation de l’affectation précise de plusieurs enseignants ne peut être confirmée que dansles jours qui précèdent la rentrée scolaire».
«Nous sommes assurés que tous les milieux scolaires vont déployer leur agilité et leur expertise pour accueillir leurs élèves dans une rentrée harmonieuse dans un contexte que l’on sait difficile. Tout le monde est en action», nous dit-on, en parlant du fardeau que représente d’accueillir près d’un million d’élèves pour l’école publique.
«Pendant la période estivale, l’organisation scolaire doit être réajustée de façon régulière, et ce, pour des raisons multifactorielles», ajoute-t-on.