Avec le délestage, les listes d'attente pour des chirurgies ont explosé au cours des deux dernières années. En place depuis quelques années dans plusieurs hôpitaux montréalais, le programme de réhabilitation rapide pourrait aider à réduire ces listes, ainsi qu'à diminuer le nombre de lits occupés dans les établissements.
À l'Hôpital Notre-Dame, ce programme vient tout juste d'être implanté pour les chirurgies de reconstruction complète de la hanche et du genou, pour lesquelles il y a plus d'un an d'attente pour tous ceux qui empruntent la voie traditionnelle.
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Au lieu d'être hospitalisé pendant deux jours, un patient en bonne santé qui choisit cette option peut retourner chez lui la journée même de l'opération, et ce, avec du soutien à domicile — un autre dossier clé sur lequel le ministre de la Santé, Christian Dubé, veut miser pour améliorer la situation dans le système de santé au Québec.
«Le programme de réhabilitation rapide, ce sont vraiment des patients en bonne condition de santé, qui sont stabilisés, a expliqué Karine Pinheiro, conseillère-cadre en soins infirmiers au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, jeudi. Ils arrivent à 6h30 du matin, et s’ils répondent aux critères du physiothérapeute et du personnel infirmier, ils ont congé et peuvent quitter le jour même.»
Un programme qui a grandement aidé une mère de famille, qui était à court de solutions pour se faire opérer.
«Quand on m’a dit que le fast track était possible, sur le coup, ça faisait peur un peu, parce que c’est quand même une grosse opération», a confié Isabelle Sarkis, première patiente à avoir bénéficié de ce programme à l'Hôpital Notre-Dame, en avril dernier.
La femme de 52 ans raconte que le personnel hospitalier l’a toutefois mise en confiance, disant qu’étant donné son jeune âge, qu’elle bougeait bien, elle «avait de bonnes chances d’y arriver».
«Au mois de mars 2022, j’ai dit que je n’étais plus capable, je comprenais la situation dans les hôpitaux, mais j'ai demandé s’il y avait quelque chose à faire, se souvient Mme Sarkis. C’est là qu’il m’a parlé de l’option fast track.»
Crédit photo: Noovo Info
La mère de famille a déploré le fait qu’elle était sur une liste d’attente depuis avril 2021, sans avoir de nouvelles, elle qui était pourtant en constantes douleurs.
«Quand tu dis que t’as un enfant de 12 ans et que tu peux plus aller jouer lui dehors, parce que t’as de la misère à te tenir debout… C’est une nouvelle vie qui commence, je vais pouvoir rattraper le temps perdu», lance-t-elle.
Comment avoir droit au fast track?
Pour avoir droit au programme de réhabilitation rapide, le patient doit remplir plusieurs critères, a rappelé Mme Pinheiro.
Tout d’abord, le patient doit être accompagné afin de recevoir du soutien à la maison.
«C’est une prise en charge par l’équipe multidisciplinaire, a-t-elle ajouté. Normalement, avec les pratiques courantes, c’est soit anesthésie générale ou d’autres protocoles. Et avec ce programme-là, ils vont avoir un type d’épidurale. Le patient est éveillé, il récupère mieux, il y a moins de complications, moins de nausée. Il y a une douleur plus contrôlée aussi.»
«Ça donne toutes les clés de réussite pour retourner à la maison», a affirmé Mme Pinheiro.
L’équipe médicale fait ensuite une planification pour les soins à domicile, alors que infirmière viendra à domicile pour traiter la plaie. Un physiothérapeute sera également présent à la maison dans les 24-48 heures à la suite de la chirurgie.

