Après avoir construit sa vie au Canada pendant plus d'une décennie - dont les huit dernières années au Québec, en Estrie -, une famille est désormais contrainte de quitter le pays d'ici la semaine prochaine, sous le choc de ce qu'elle qualifie de décision sévère de la part du ministère canadien de l'Immigration.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Pour Stella Figg, 15 ans, dimanche pourrait avoir été son dernier match de football sur le sol canadien. «C'est vraiment difficile de savoir que je vais peut-être devoir tout recommencer à zéro», a-t-elle dit à CTV News.
Stella est née aux États-Unis, mais a déménagé au Canada lorsqu'elle était bébé. Ses parents se sont installés ici pour le travail il y a 15 ans avec Stella et leur fils.
Depuis leur arrivée au Canada, les parents ont accueilli quatre autres enfants et, pour eux, le Canada est tout ce qu'ils connaissent.
Noovo est allé à la rencontre de la famille Figg. À voir dans la vidéo ci-contre.
Mais après être revenus d'un voyage aux États-Unis lundi dernier, Alice Figg raconte qu'ils ont été interceptés par les douaniers.
«On nous donne deux semaines pour emballer nos affaires, vendre notre maison, liquider nos biens et quitter le Canada, peut-être définitivement, sans aucun espoir de pouvoir revenir dans le pays», a indiqué la mère de famille, Alice Figg.
Il s'avère que leur visa de travail avait expiré. Des documents fédéraux montrent que les parents, ainsi que leurs deux enfants nés aux États-Unis, doivent quitter le pays avant le 8 septembre.
«C'est un choc. C'est là que l'émotion monte, d'être renvoyés après tout ce que nous avons fait pour travailler et être ici légalement.»
La famille a essayé à plusieurs reprises de demander la résidence permanente, mais en vain.
Brent Figg explique que par le passé, après l'expiration de leur visa de travail, ils bénéficiaient généralement d'un délai de grâce de 90 jours pour présenter une nouvelle demande, mais que cela n'a pas été le cas cette fois-ci.
«Nous étions largement dans les délais», a soutenu Brent.
L'avocat spécialisé en immigration Patrice Brunet, qui ne représente pas la famille, affirme qu'il existe une possibilité pour eux de rester au Canada.
«Je leur proposerais de déposer une demande pour des raisons humanitaires. Il s'agit d'un système qui existe au Canada et qui permet à un agent d'immigration d'examiner le dossier dans son ensemble: l'intégration dans la communauté, les antécédents professionnels et, bien sûr, la présence des enfants», explique-t-il.
Bien que les Figg aient déménagé plusieurs fois auparavant, le Québec est leur lieu de résidence depuis 2017. Les enfants sont inscrits dans des écoles françaises, se sont fait des amis et ont pris racine dans la région des Cantons-de-l'Est. Mais aujourd'hui, tout cela est menacé.
«Les enfants canadiens sont retournés à l'école cette semaine juste pour dire au revoir à leurs amis, pour avoir un dernier contact», a ajouté Alice.
CTV News a contacté Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada dimanche, mais n'a pas reçu de réponse avant la publication de cet article.


