Une réunion du conseil municipal de Saint-Léonard a dégénéré lorsque les habitants ont réagi à la réponse de la ville de Montréal face aux inondations persistantes de ces dernières années.
Tout au long de la réunion, les habitants ont crié sur les conseillers municipaux de Saint-Léonard et sur Michel Bisonnet, maire de l’arrondissement Ensemble Montréal.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
«Vous devez dépenser de l’argent pour ce qui est nécessaire afin d’aider les personnes âgées de 92 ans qui vivent dans cette rue, Belmont, qui subissent des refoulements», a lancé Mark Anthony Cerello, un résident, au micro. «L’analyse coûts-avantages est synonyme d’inertie. Vous ne faites rien.»
La rue Belmont a été particulièrement touchée et les résidents ont de nouveau subi de graves inondations le 13 juillet.
Le conseiller municipal de Saint-Léonard-Ouest, Dominic Perri, a mentionné qu’une étude de la firme d’ingénierie CIMA+ avait conclu que la principale station de collecte des eaux sur le boulevard Langelier devait être agrandie de deux à cinq fois, et qu’il avait réussi à obtenir 151 millions de dollars pour le projet, mais qu’il était «inacceptable» qu’on lui dise que le projet ne démarrerait pas avant cinq ans.
«Nous avons réussi à obtenir les fonds, mais nous ne pouvons pas y toucher pendant cinq ans, a souligné le conseiller de l’opposition. C’est inacceptable. Il est très probable que ces gens seront à nouveau inondés. Le projet devra finalement être réalisé, car le changement climatique est là pour rester. Les coûts seront plus élevés.»
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a expliqué après les inondations du 13 juillet que la ville investissait dans des infrastructures souterraines, des parcs-éponges et d’autres solutions.
Elle a ajouté que la situation était plus compliquée et que son équipe examinait toutes les possibilités.
Le parti d’opposition n’est pas d’accord.
«Cette administration a montré qu’elle ne donnait pas la priorité à ce collecteur et je vais le faire», a dit la chef d’Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada. «Je vais donner le mandat de le réaliser.»
La ville a déclaré mardi à CTV News qu’elle avait réservé 599 millions de dollars dans le budget 2025 pour améliorer les infrastructures hydrauliques et qu’elle souhaitait augmenter la capacité de rétention d’eau de plus de 100 000 m3.
«Il est important de rappeler qu’aucun réseau n’est conçu pour capter de telles quantités de pluie en si peu de temps», a soutenu le porte-parole Hugo Bourgoin.
«C’est pourquoi la Ville de Montréal met en œuvre plusieurs mesures pour mieux résister aux changements climatiques et à la fréquence croissante des précipitations qui dépassent la capacité du réseau d’égouts de toute municipalité. Ces mesures comprennent la création de parcs-éponges, qui détournent les eaux de ruissellement des rues et, lors de fortes pluies, absorbent de grands volumes d’eau, réduisant ainsi le risque d’inondation des bâtiments dans le secteur.»
M. Cerello a accusé «l’arnaque verte» d’aggraver la situation.
«La ville de Saint-Léonard, où j’ai grandi en 1963, souffre des mêmes problèmes, et les politiciens ne s’attaquent pas aux causes profondes de ces problèmes, à savoir pourquoi nous avons des refoulements d’égouts à chaque tempête, qu’elle soit forte, moyenne ou violente», a dit M. Cerello.
«Je blâme directement Mme Plante. Son administration ne se soucie pas des jeunes. Elle se soucie de la durabilité et de l’arnaque verte.»
Mario Conte, courtier immobilier chez RE/MAX, vit dans l’arrondissement depuis plus de trois décennies et en a assez d’entendre les mêmes préoccupations sans que les politiciens n’apportent de solutions. Il a déclaré que le problème existait bien avant l’arrivée de Mme Plante au pouvoir et qu’il s’était prolongé pendant plusieurs mandats de maires.
«Les habitants en ont assez», a-t-il dit. «Cela fait des années. Environ 25 à 30 ans. C’est une question d’inondations. On leur promet certaines choses, mais rien ne se passe. Les personnes âgées vivent dans le stress à chaque fois qu’il pleut, et la situation ne fait qu’empirer.»
M. Conte s’est également demandé si le problème était entièrement lié au changement climatique.
«Est-ce le changement climatique ? Est-ce la surconstruction ? Est-ce les tours d’appartements qui sollicitent notre système de drainage ?», a-t-il affirmé.
M. Perri dit comprendre les plaintes de ses résidents et espère que des mesures supplémentaires seront prises rapidement.
«Je compatis avec eux, car beaucoup ont été inondés deux fois l’année dernière et encore cette année. Ce qui est vraiment inacceptable, c’est qu’il y a plus de quatre ans, j’ai demandé à l’administration du Projet Montréal à Montréal de faire quelque chose pour remédier aux inondations répétées et persistantes dont nous souffrons à Saint-Léonard», a lancé M. Perri.
