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Vote sur le budget: le Bloc n'assume pas ses responsabilités, reproche Carney

«Il y a une responsabilité pour tous les députés, y compris le Bloc.»

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3cf5af612270ede10e7c8515b98b33625f3dd9489fff55e66ce0708773683ba6.jpg Le premier ministre Mark Carney se rend à la période des questions sur la Colline du Parlement à Ottawa, le lundi 17 novembre 2025. (Adrian Wyld / La Presse Canadienne)

Le premier ministre Mark Carney a pris mardi matin pour seule et unique cible le Bloc québécois à qui il reproche d'avoir été irresponsable en votant unanimement contre le budget la veille, ce qui aurait pu provoquer la chute du gouvernement. Les bloquistes répliquent que les libéraux n'avaient qu'à faire des compromis pour obtenir leur appui. 

«Il y a une responsabilité pour tous les députés, y compris le Bloc. (...) On a une responsabilité dans la Chambre des communes de voter pour l'avenir. Pour l'avenir du Québec, l'avenir du Canada», a déclaré M. Carney à son arrivée à la réunion du cabinet. 

M. Carney a plaidé que le budget, qui a été adopté de justesse lundi soir, est «le plus grand investissement dans la culture francophone, québécoise et canadienne», mais aussi dans l'électricité propre au Québec dans l'histoire du Canada. 

Le document prévoit aussi des transferts fédéraux au Québec de 29 milliards $, a-t-il noté, non sans se désoler inlassablement que «le Bloc est contre ça».

Son ministre des Finances, François-Philippe Champagne, qui s'est pointé devant la presse parlementaire quelques instants plus tard, a renchéri que «les Canadiens ont parlé» lors des dernières élections et que les élus doivent être «responsables». 

Quant au reproche d'avoir présenté un budget qui risquait de plonger le pays à nouveau en élections, il rétorque que «ce n'est pas moi qui joue avec le feu, c'est les partis d'opposition».

«L'espèce de petite crise de Caillou»

Dans le foyer de la Chambre des communes, quelques heures plus tard, le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, a rétorqué qu'«aucun parti» d'opposition (à l'exception du Parti vert) n'a voté «pour le budget», mais qu'ils l'ont laissé passer par des absentions.

M. Carney a choisi de ne pas discuter «sérieusement» avec les autres partis et il a été incapable de trouver une entente, a-t-il dit. «Les gens vont se souvenir que quand le Bloc québécois dit quelque chose, c'est ça. Ça ne bouge pas. Ça ne tergiverse pas. Nous sommes, je pense, et nous le défendons farouchement, fiables.»

Ainsi, M. Blanchet a comparé le chef libéral au personnage de dessin animé Caillou, un petit garçon qui découvre le monde qui l'entoure. «Caillou, il dit: "t'as pas voulu jouer avec moi". Il est fâché, Caillou!»

M. Blanchet assure que la partie est loin d'être terminée, puisque le processus entourant le budget se poursuivra en comité parlementaire et qu'il pourrait bien s'entendre avec les conservateurs ou les libéraux pour l'amender et aller davantage dans le sens des intérêts du Québec.

Lundi soir, 170 députés se sont prononcés en faveur du budget et 168 contre. Le Bloc est le seul parti qui a unanimement voté contre. Les libéraux ont en revanche pu compter sur l'appui de la cheffe des Verts, Elizabeth May, mais aussi sur l'abstention de deux députés conservateurs et de deux néo-démocrates.

Michel Saba

Michel Saba

Journaliste