Une nouvelle maladie fongique menace les cultures de fraises dans tout le Canada.
Connue sous le nom de Neopestalotiopsis, ou «Neo-P» en abrégé, il n'existe pas de remède connu pour cette maladie, qui peut se propager rapidement et affecter toutes les parties de la plante.
Ce texte est la traduction d'un article de CTV News.
«Elle détruit ce qui devrait être un fraisier sain et l'affaiblit considérablement», a expliqué Matthew Compton, producteur de fraises de l'Île-du-Prince-Édouard, à l'émission Your Morning de CTV.
«Là où je devrais voir une rangée de fraises très large et couverte, je vois une rangée de fraises très étroite - et je verrais beaucoup de sauts entre les deux, là où certains des plants infectés ont pu mourir.»
M. Compton est propriétaire et exploitant du Compton's Farm Market à Summerside, dans l'Île-du-Prince-Édouard. Il affirme que la maladie fongique a déjà décimé les variétés précoces de fraises qu'il devrait normalement récolter maintenant.
«Il y a une variété que nous ne récolterons pas», a déploré M. Compton. «L'autre variété, sur les trois acres, nous obtiendrons environ une demi-récolte, ce qui est mieux que rien.»
M. Compton estime que ces pertes auront un impact de 20 à 25 % sur l'ensemble de ses activités cette année. Bien que rien ne puisse sauver complètement une plante infectée, les fongicides peuvent empêcher la maladie de se propager.
«Aucun fongicide ne peut éradiquer le Neo-P», a lancé M. Compton. «Il le maintiendra à distance s'il est présent, mais il ne s'en débarrassera pas.»
Un tel fongicide a récemment été approuvé pour une utilisation d'urgence dans les champs de fraises en Ontario, en Colombie-Britannique, en Alberta, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador.
Le Neo-P a été signalé pour la première fois en Floride en 2017, où il a entraîné de graves épidémies dans les champs de fraises. Il a depuis été trouvé au Mexique et dans certaines parties de l'est des États-Unis et du Canada. Le premier cas canadien a été signalé en Ontario en 2020.
En 2021, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario a lancé un appel aux producteurs pour qu'ils se méfient de la maladie, qui «s'est révélée économiquement dommageable dans d'autres juridictions».
«Sur les feuilles, on observe de petites taches au centre clair et à la bordure légèrement plus foncée qui s'étendent et prennent une forme irrégulière», expliquait l'alerte du ministère. «À terme, le fruit entier peut être pourri et momifié.»
