Justice

Une action collective pour des agressions sexuelles est autorisée contre les Eudistes

Ces agressions se seraient déroulées entre 1940 et 2025.

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5d659369446b9fbecde86cf7a7fcb156e1ed12fcae4526b8a43ad59b98ba3e2a.jpg La croix du Mont-Royal, photographiée à Montréal le 7 mai 2025. (Christinne Muschi / La Presse Canadienne)

Une autre congrégation religieuse est visée par une action collective - d'un montant de 20M$ - en lien avec des agressions sexuelles commises à l’endroit de mineurs.

Avertissement : ce texte relate des événements en lien avec de la violence sexuelle.

La Cour supérieure vient en effet d’autoriser une action collective contre la congrégation des Eudistes et certaines de ses institutions, dont le Collège Jean-Eudes de Montréal et l’Externat Saint-Jean-Eudes de Québec pour des agressions sexuelles commises entre 1940 et aujourd’hui.

Dans la demande d’autorisation, le demandeur agissant au nom du groupe, identifié par les initiales G. G., rapporte avoir subi une vingtaine d’agressions sexuelles aux mains du père Charles-Eugène Langevin, rencontré alors qu’il fréquentait l’Externat Saint-Jean-Eudes. Ces agressions, amorcées alors qu’il était âgé de 14 ans, se seraient poursuivies sur une période de cinq ans.

Selon le document soumis au tribunal, les premières agressions auraient eu lieu dans l’appartement du Père Langevin, situé dans une aile de l’Externat où résident les pères eudistes.

Le demandeur affirme que le Père Langevin lui ordonnait de se mettre nu, qu’il le prenait en photo et touchait son sexe. S'en sont suivi des agressions sexuelles incluant des fellations.

«Ces agressions sexuelles ont causé chez le Demandeur de nombreuses séquelles, notamment des cauchemars, un sentiment de honte, de la méfiance, des pensées intrusives, des difficultés sexuelles ainsi qu’un rejet de la religion», précise-t-on dans le document. 

La demande fait également état d’une autre présumée victime, féminine celle-ci, identifiée par les initiales G. T., qui aurait été agressée par le père Ernest Marcoux, alors qu’elle était servante de messe pour celui-ci à la paroisse Sainte-Maria-Goretti de Charlesbourg. Elle était âgée de 12 ans et dit avoir subi une dizaine d’agressions sexuelles en 1974 et 1975. De plus, le père Marcoux se serait rendu à son appartement de Chicoutimi pour l’agresser à nouveau alors qu’âgée de 19 ans, elle faisait un stage universitaire.

«Le Père Marcoux a profité de cette confiance pour agresser sexuellement G.T. près d’une dizaine de fois au presbytère et dans le portique de l’église de la paroisse Sainte-Maria-Goretti. Près d’une dizaine de fois, le Père Marcoux caresse les seins de G.T. par-dessus sa brassière ou met sa jambe entre les siennes et l’embrasse avec la langue alors qu’elle maintient sa bouche fermée. À chaque fois, G.T. est tétanisée et fige», explique-t-on dans la demande d'action collective.

Les deux religieux sont aujourd’hui décédés.

Le cabinet d’avocats Arsenault, Dufresne, Wee, qui pilote la demande, précise qu’à date celle-ci fait état d’une quinzaine de victimes agressées par 11 préposés et membres de la congrégation. «Ces agressions ont eu lieu dans des maisons, des paroisses et des établissements scolaires, plus particulièrement le Collège des Eudistes (aujourd’hui Collège Jean-Eudes) et l’Externat Saint-Jean-Eudes», peut-on lire dans un communiqué publié jeudi par le cabinet.

Le demandeur G. G. réclame 450 000 $ en dommages non pécuniaires et pécuniaires, ce qui serait possiblement le même montant exigé par chacun des demandeurs. La requête vise également un déboursé de 20 millions $ en dommages punitifs par la congrégation à partager par l’ensemble des demandeurs.

Pour obtenir du soutient en matière de violence sexuelle : Info-aide violence sexuelle au 1 888 933-9007.

Avec des informations de Noovo Info.

Pierre Saint-Arnaud

Pierre Saint-Arnaud

Journaliste