Un nouveau traitement contre les cancers du sang offre à certains patients une seconde chance de vivre, et tout a commencé dans un laboratoire de Montréal. Mais ce traitement n'est pas encore disponible au Canada.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
François Lucas Alzate a reçu son premier diagnostic de leucémie en 2014. Six mois plus tard, il était en rémission.
En 2015, le cancer est réapparu et les médecins lui ont dit qu'il avait besoin d'une greffe de moelle osseuse.
«Malheureusement, l'hôpital n'a pas réussi à trouver un donneur compatible», a déclaré M. Alzate.
Il semblait à court d'options jusqu'à ce que son médecin lui suggère un traitement expérimental appelé thérapie cellulaire UM171, spécialement conçu pour lutter contre les cancers du sang.
Le processus commence par le prélèvement de cellules souches dans le cordon ombilical d'un bébé par les médecins. En laboratoire, ces cellules sont multipliées à l'aide de la molécule UM171.
Après que le patient a subi une chimiothérapie pour détruire le cancer, les cellules souches cultivées en laboratoire sont ensuite injectées au patient, comme lors d'une transfusion sanguine.
Pour M. Alzate, le traitement a fonctionné. «Je n'ai plus de cancer. Le traitement a bien fonctionné», s'est-il réjoui.
Anne Marinier est la chimiste en chef du laboratoire qui a mis au point l'UM171. Elle est également chercheuse principale à l'Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l'Université de Montréal.
«Cela sauve des vies, je pense donc que c'est une avancée majeure», a souligné Mme Marinier.
Le hématologue Guy Sauvageau, également chercheur principal à l'IRIC, a expliqué que cette thérapie aide à reconstruire le système immunitaire du patient.
«Environ 15 jours plus tard, il reconstitue tout votre système sanguin», a expliqué M. Sauvageau.
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L'UM171 a été développé pour la première fois en 2014 et a depuis aidé 120 patients dans le monde entier. Le mois dernier, la Commission européenne a accéléré le processus d'autorisation de ce traitement.
Mais au Canada, M. Sauvageau estime que l'autorisation n'est pas pour demain. D'autres essais sont nécessaires et le processus réglementaire devrait prendre du temps. «Cela prendra plutôt cinq ans à partir d'aujourd'hui», a estimé M. Sauvageau.
Il espère que l'autorisation européenne ouvrira la voie à une autorisation similaire au Canada.
M. Alzate, qui est aujourd'hui âgé de 33 ans, se dit reconnaissant d'avoir pu bénéficier de ce traitement dans le cadre de l'essai clinique. «Je pense que cela m'a probablement sauvé la vie.»


