Le décès d’un homme de 88 ans ayant attendu une ambulance pendant près de deux heures et trente minutes soulève plusieurs questionnements. Comment une telle chose a-t-elle pu se produire?
Il était 8h30 le 14 janvier 2024 lorsqu’un bénéficiaire de la résidence privée pour aînés Le Samoa, à Québec, est retrouvé au sol, une main derrière le dos.
Le proposé qui intervient ignore depuis combien de temps l’homme est dans cette position et appelle le 911 vers 9h. Mais ce n’est que 2h30 plus tard, vers 11h30, qu’une ambulance se présente pour prendre l’appel en charge qui était jugé comme étant de priorité 4.

Le président de l’Association des travailleurs du préhospitalier, Frédéric Maheux, explique qu’un appel qui est coté priorité 4 «n’est pas considéré comme une urgence ou une affectation immédiate». Or, ce jour-là, toutes les ambulances étaient occupées et devaient se charger de dossier plus urgent.
Le rapport du coroner émet d’ailleurs des recommandations pour limiter les risques qu’une telle situation se reproduise.
Les complications liées à la chute ont malheureusement mené au décès de l’homme de 88 ans près de deux semaines plus tard, soit le 27 janvier.
Le rapport du coroner émet des recommandations pour limiter les risques qu’une telle situation se reproduise. On y mentionne qu’il s’agit d’une mort accidentelle.
Elle suggère que Santé Québec collabore avec le CIUSSS de la Capitale-Nationale et propose «d’améliorer la trajectoire de soins des usagers en ressource intermédiaire, en cas de transfert hospitalier lorsque les délais ambulanciers sont incertains ou trop longs».
Une situation critiquée
Du côté des paramédics, on dénonce depuis longtemps un manque de planification.
«Il n’y a pas de plan B. On dénonçait la surcharge de travail depuis longtemps», critique M. Maheux.
Ce dernier déplore que de nombreux paramédics sont en attente sur les lignes de côté, mais n’obtiennent pas de quarts de travail.
De son côté, le CIUSSS n’a pas souhaité accorder d’entrevue sur le sujet, mais entend donner suite aux recommandations du coroner.
L’agence de communication responsable de la résidence Samoa n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
À voir dans la vidéo.

