Un groupe de réflexion économique basé à Montréal demande au gouvernement fédéral d'établir un «plan ambitieux» dans le prochain budget afin de réduire les effectifs de la fonction publique de 64 000 personnes.
Dans un mémoire prébudgétaire présenté au gouvernement fédéral, l'Institut économique de Montréal (IEDM) exhorte le gouvernement à «s'inspirer de l'approche de l'ancien premier ministre libéral Jean Chrétien», soulignant que le gouvernement Chrétien avait réduit les effectifs de la fonction publique de 17% en cinq ans.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Pour que le gouvernement actuel emboîte le pas, il faudrait procéder à des réductions progressives totalisant environ 64 000 fonctionnaires, ce qui, selon nos estimations, permettrait de réaliser des économies annuelles d'environ 10 milliards de dollars en fonds publics», indique le rapport. «Cela représenterait une contribution importante au rétablissement de l'équilibre budgétaire grâce à un meilleur contrôle des dépenses.»
L'Institut économique de Montréal note que la taille de la fonction publique a augmenté d'environ 100 000 personnes entre 2015 et 2025.
Pour aider à réduire la taille de la fonction publique, le groupe de réflexion recommande de ne pas renouveler les contrats des employés contractuels.
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Le ministère des Finances a invité les citoyens et les organisations à soumettre leurs idées et leurs priorités dans le cadre des consultations prébudgétaires pour le budget fédéral de 2025. Les soumissions seront acceptées jusqu'au 28 août.
En juillet, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, et le président du Conseil du Trésor, Shafqat Ali, ont adressé une lettre aux ministres leur demandant de trouver des économies pouvant atteindre 15 % dans tous les ministères fédéraux sur trois ans. Le gouvernement vise à réaliser 25 milliards de dollars d'économies.
L'Institut économique de Montréal estime qu'«un meilleur contrôle des dépenses est nécessaire pour revenir à l'équilibre budgétaire» et appelle le gouvernement à réduire toutes les dépenses publiques.
«Afin de ne pas imposer un fardeau excessif aux générations futures, le nouveau gouvernement du Canada doit faire de la discipline budgétaire l'une de ses priorités pour le prochain budget», a indiqué l'IEDM dans son rapport.
Le rapport indique que l'objectif de réduction de 15% du gouvernement «semble insuffisant compte tenu de la volonté du gouvernement d'augmenter les dépenses en capital».
Le mémoire prébudgétaire invite également le gouvernement à envisager la suppression de « nouveaux programmes coûteux », notamment le Programme canadien de soins de santé dentaire et l'assurance médicaments, à éliminer toutes les subventions aux entreprises et à privatiser Postes Canada.
«Afin de démontrer une saine gestion des finances publiques, le gouvernement doit réduire toutes les dépenses publiques, et pas seulement les dépenses de fonctionnement», a déclaré l'IEDM.
En mai, l'Institut économique de Montréal a publié un rapport appelant à une révision «à la Chrétien» de la fonction publique, qui entraînerait la suppression de 64 000 emplois dans la fonction publique.
Le mois dernier, le Centre canadien de politiques alternatives a publié un rapport prévoyant la suppression d'un total de 57 000 postes équivalents à temps plein dans la fonction publique fédérale d'ici 2028, le gouvernement fédéral cherchant à réaliser 25 milliards de dollars d'économies, dont 24 421 postes à temps plein dans la région de la capitale nationale.
Les statistiques publiées par le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada montrent que 357 965 personnes travaillaient pour le gouvernement fédéral au 31 mars, contre 367 772 en 2024.


