SAAB, le fabricant suédois de l'avion de chasse Gripen, affirme que 10 000 emplois dans les domaines de la fabrication et de la recherche pourraient être créés au Canada si Ottawa ajoutait cet avion à sa flotte militaire.
Le président-directeur général de SAAB, Micael Johansson, a confirmé à CTV News lors d'une entrevue au siège social de l'entreprise à Stockholm qu'il avait discuté avec Ottawa de la possibilité de fabriquer des modèles Gripen sur le sol canadien. Il a déclaré que des entreprises telles que Bombardier et CAE, toutes deux basées à Montréal, ainsi que IMP Aerospace and Defence, basée en Nouvelle-Écosse, pourraient participer à cet accord.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
«Si le Canada souhaite développer ses propres capacités et procéder lui-même aux mises à niveau, à la fabrication de certaines pièces, à l'assemblage final et aux essais, nous sommes prêts à l'aider», a rapporté M. Johansson. «Nous pourrions procéder à un transfert de technologie vers le Canada et soutenir ce développement.»
SAAB se dit disposée à créer une coentreprise avec un partenaire tel que Bombardier, ou simplement à approfondir les collaborations déjà existantes.
Le projet pourrait inclure soit la construction d'une nouvelle installation, soit la conversion d'une installation existante, le premier Gripen fabriqué au Canada pouvant potentiellement sortir de la chaîne de montage d'ici trois à cinq ans.
M. Johansson affirme que cet avion serait destiné non seulement aux Forces armées canadiennes, mais aussi à d'autres pays comme l'Ukraine, qui a déjà fait part de son intention d'ajouter 100 appareils à sa flotte.
«Si nous voulons augmenter la production pour honorer un important contrat avec l'Ukraine, nous aurons besoin d'un ou deux centres supplémentaires», a déclaré M. Johansson. «Il est logique d'avoir une présence importante au Canada en collaboration avec l'industrie canadienne, c'est donc tout à fait avantageux pour nous de le faire.»
La Suède, un pays d'environ 10 millions d'habitants, dispose d'un nombre limité d'ingénieurs et de personnes capables de travailler dans le domaine de la production. M. Johansson estime qu'il est avantageux pour tous de s'associer à un autre pays, en particulier à un pays qui partage les mêmes idées et les mêmes préoccupations concernant la souveraineté dans l'Arctique.
Le Canada s'est engagé à acheter 16 F-35, avec une option permettant d'augmenter ce nombre jusqu'à 88. Cet avion de combat furtif est fabriqué par Lockheed Martin Corporation, un constructeur américain spécialisé dans la défense et l'aérospatiale.
Au début de l'année, le premier ministre Mark Carney a ordonné un réexamen de cet achat. Depuis, la décision de conserver les F-35 ou d'opter pour une flotte mixte comprenant également des Gripen reste en suspens.
Une importante délégation politique et économique suédoise, menée par le roi Carl XVI Gustaf et la reine Silvia, se rendra au Canada la semaine prochaine. La visite comprendra des étapes à Ottawa et à Montréal, dans le but de renforcer l'alliance militaire entre le Canada et la Suède. M. Johansson fait partie de la délégation et une visite chez Bombardier à Montréal est prévue, mais rien n'indique que le Canada soit sur le point de faire une annonce.
«Bien sûr, j'espère que ce serait formidable pour la Suède, pour le Canada et pour l'Europe que le Canada s'engage dans des relations plus approfondies en matière de sécurité et de défense», déclare M. Johansson. «Mais c'est au Canada de décider. Nous ne faisons pas campagne, on nous a posé des questions et nous fournissons des informations à Ottawa pour qu'il puisse prendre sa décision.»


