Des soldats israéliens ont mené un raid tôt jeudi sur un bâtiment administratif municipal dans un village frontalier du sud du Liban, tuant un employé, selon le média d'État libanais.
L'événement survenu dans la ville de Blida a suscité la condamnation des autorités libanaises et une manifestation de ses habitants.
L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué que les soldats étaient entrés dans le bâtiment pour «détruire des infrastructures terroristes» appartenant au Hezbollah et qu'ils avaient «identifié un suspect» à l'intérieur, qu'ils ont tenté d'appréhender.
Elle a déclaré avoir ouvert le feu pour «neutraliser une menace», précisant que les circonstances exactes de l'incident faisaient l'objet d'une enquête.
Depuis la signature du cessez-le-feu négocié par les États-Unis en novembre dernier, Israël continue de mener des frappes quasi quotidiennes sur le Liban, assurant cibler les membres du Hezbollah, ainsi que ses installations et son armement. Les forces israéliennes continuent également d'occuper plusieurs points stratégiques du côté libanais de la frontière.
À VOIR AUSSI | Monde sous tension: aux racines du conflit entre l'Iran et Israël
Les raids terrestres comme celui de Blida sont cependant rares. Le président libanais Joseph Aoun a déclaré dans un communiqué qu'Ibrahim Salameh, employé municipal, avait été tué «alors qu'il exerçait ses fonctions».
L'agence de presse officielle ANI a rapporté que les forces israéliennes étaient entrées dans le village vers 1 h 30, heure locale, et avaient pris d'assaut le bâtiment de la municipalité, où M. Salameh dormait.
Ce dernier dormait habituellement à la mairie, selon Tahsin Kaour, un responsable local. «Il a tout à coup entendu un bruit à l'extérieur et s'est approché de la fenêtre pour voir ce qui se passait. Ils lui ont alors tiré dessus.»
Les autorités libanaises affirment que les frappes israéliennes blessent souvent des civils et détruisent des infrastructures sans lien avec le Hezbollah. Elles ont demandé le retrait des forces israéliennes.
Les habitants de Blida ont exprimé leur colère envers l'armée libanaise et la force de maintien de la paix des Nations Unies (FINUL), qu'ils accusent de ne pas protéger les civils. Jeudi matin, les habitants ont interpellé les Casques bleus de la FINUL et leur ont demandé de partir. «Nous voulons que le gouvernement nous protège, qu'il protège le peuple, que l'armée libanaise nous protège», a expliqué M. Kaour.
Dans un communiqué, le président Aoun a indiqué avoir demandé à l'armée libanaise de «contrer toute incursion israélienne» au Liban du Sud «pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens», sans toutefois préciser la forme que prendrait cette confrontation.
Le premier ministre libanais, Nawaf Salam, a déclaré dans un communiqué distinct que les autorités libanaises «exercent des pressions sur les Nations Unies et les pays signataires de l'accord de cessation des hostilités afin d'obtenir l'arrêt des violations répétées et le retrait complet des forces israéliennes de notre territoire».
Le conflit entre Israël et le Hezbollah le plus récent a débuté le lendemain de l'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes sur Israël en soutien au Hamas et aux Palestiniens. Israël a riposté par des frappes aériennes et des bombardements. Ce conflit, d'abord de faible intensité, a dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024.
