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La déclaration du groupe militant fait suite à un avertissement alarmant du président américain.
La Hamas a réaffirmé vendredi son engagement envers le fragile cessez-le-feu avec Israël, qui inclut la remise des dépouilles de tous les otages israéliens.
La déclaration du groupe militant, publiée aux premières heures de vendredi, fait suite à un avertissement alarmant du président américain Donald Trump, qui a déclaré qu'il donnerait le feu vert à Israël pour reprendre la guerre si le Hamas ne respectait pas sa part de l'accord et ne restituait pas tous les corps des otages.
Le Hamas maintient cependant que certains corps ont été enterrés dans des tunnels détruits par Israël, et que des engins lourds sont nécessaires pour creuser les décombres afin de les récupérer.
Le groupe a également critiqué le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pour son appel à la réduction de l'aide à Gaza, affirmant qu'il s'agissait d'une tentative de manipuler les besoins humanitaires «à des fins politiques».
Le plan de cessez-le-feu présenté par M. Trump prévoyait la remise de tous les otages, vivants et morts, avant la date limite qui a expiré lundi. Mais en vertu de l'accord, si cela n'était pas fait, le Hamas devait partager les informations sur les otages décédés et s'efforcer de les remettre au plus vite.
M. Nétanyahou a prévenu qu'Israël «ne ferait pas de compromis» et a exigé du Hamas qu'il remplisse les conditions énoncées dans l'accord de cessez-le-feu concernant la restitution des corps des otages.
Le Hamas a assuré aux États-Unis, via des intermédiaires, qu'il travaillait à la restitution des otages morts. Des responsables américains affirment que la récupération des corps est entravée par l'ampleur des dégâts sur le territoire, conjuguée à la présence de munitions dangereuses non explosées.
Le groupe militant a également indiqué aux médiateurs que certains corps se trouvaient dans des zones contrôlées par les troupes israéliennes.
Mercredi, Israël a reçu les restes de deux autres otages, peu après que son armée eut affirmé que l'un des huit corps précédemment remis n'était pas celui d'un otage. Israël attend au total la restitution des corps de 28 otages.
Le Hamas a libéré les 20 otages israéliens encore en vie lundi. En échange, Israël a libéré environ 2000 prisonniers et détenus palestiniens.
Israël a également restitué à Gaza les corps de 90 Palestiniens pour qu'ils soient enterrés. Israël devrait restituer d'autres corps, bien que les autorités n'aient pas précisé combien sont détenus ni combien seront restitués. On ignore si les restes appartiennent à des Palestiniens morts en détention israélienne ou emmenés de Gaza par les troupes israéliennes. Tout au long de la guerre, l'armée israélienne a exhumé des corps dans le cadre de ses recherches pour retrouver les restes d'otages.
Une équipe médico-légale palestinienne qui a examiné les restes a constaté que certains portaient des traces de mauvais traitements.
Des milliers d'autres personnes sont portées disparues, selon la Croix-Rouge et le Bureau central palestinien des statistiques.
Par ailleurs, la France a indiqué travailler avec ses partenaires britanniques et américains pour proposer dans les prochains jours une résolution de l'ONU qui encadrerait la force internationale pour Gaza.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Pascal Confavreux, a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse que les pays arabes insistaient fortement sur l'obtention d'un mandat de l'ONU pour cette force.
Il n'a pas précisé si la France pourrait éventuellement y participer ni quel serait son rôle.
M. Confavreux a affirmé que l'aide, la reconstruction et les efforts de sécurité devraient être centralisés au sein du système onusien.
Le Hamas a également été mis sur la défensive après que M. Trump eut averti que «nous n'aurons d'autre choix que d'intervenir et de les tuer» si le groupe militant ne cessait pas les tueries de factions rivales à Gaza.
M. Trump a précisé que ce ne seraient pas les forces américaines qui infligeraient des sanctions, mais «des gens très proches, qui interviendront et qui le feront très facilement, mais sous nos auspices».
Le président n'a pas précisé s'il parlait d'Israël, mais une action des forces israéliennes pourrait risquer de violer les termes de l'accord de cessez-le-feu.
Un responsable du Hamas a défendu jeudi les meurtres de membres présumés de gangs perpétrés par le groupe militant à Gaza depuis lundi.
S'exprimant à Beyrouth, le représentant politique du Hamas au Liban, Ahmed Abdul-Hadi, a souligné que les individus tués «ont semé la mort et la corruption à Gaza et tué des personnes déplacées et des demandeurs d'aide».
M. Hadi a déclaré que la décision de les condamner à mort émanait du «pouvoir judiciaire», faisant apparemment référence aux procédures judiciaires coutumières tribales. Il n'existe aucun tribunal officiel opérationnel dans l'enclave ravagée par la guerre.
«Cela a été décidé par consensus national et tribal palestinien, a-t-il plaidé. C'est leur clan qui a accepté, et pas seulement le Hamas.»
L'ONU a signalé que l'afflux d'aide humanitaire à Gaza reste limité en raison de la fermeture continue des points de passage et des restrictions imposées aux organisations humanitaires pour acheminer l'aide.
D'après le tableau de bord de l'ONU qui surveille le mouvement des camions d'aide à Gaza, seuls 339 camions ont atteint le territoire et ont été déchargés pour être distribués depuis le début du cessez-le-feu le 10 octobre.
Le responsable de l'aide humanitaire de l'ONU, Tom Fletcher, a déclaré qu'un accès rapide et sans entrave, un approvisionnement soutenu en carburant, la restauration des infrastructures, la protection des travailleurs humanitaires et un financement adéquat sont nécessaires au bon fonctionnement du plan d'aide de 60 jours de l'ONU.
Actuellement, seules 15 organisations humanitaires sont autorisées par Israël à acheminer de l'aide à Gaza.
L'association des chauffeurs routiers de Gaza, qui organise les collectes d'aide humanitaire du côté gazaoui de la frontière après inspection israélienne, a indiqué qu'il n'y avait pas eu d'augmentation importante des approvisionnements arrivant à Gaza depuis le cessez-le-feu. Elle a toutefois cité l'amélioration de la sécurité qui a permis d'éviter les pillages et l'interception des convois d'aide par des gangs.