Les médecins du Québec sonnent l'alarme: le projet de loi 2 pourrait contraindre les groupes de médecine de famille (GMF) à fermer dès le 1er avril.
En vertu de la nouvelle loi, les réductions de financement prévues pourraient rendre difficile pour les cliniques de couvrir leurs frais d'opération de base, tels que le loyer, les salaires du personnel et l'équipement.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Cette réduction de 30 % prévue pour avril sonne le glas pour nous», a déploré le Dr Antoine Cloutier-Blais, médecin généraliste à la Clinique L'Agora, à Montréal.
La clinique dessert certains des résidents les plus vulnérables et les médecins craignent ce qui se passera si elle ferme ses portes.
«C'est un cri du cœur», lance la Dre Emmanuelle Huchet, directrice médicale de la clinique. «Ce sont les derniers mots que nous devons prononcer pour mettre fin à cette loi [et] garantir que [...] les patients aient accès à des soins de qualité.»
La Clinique L'Agora n'est pas la seule clinique dont l'avenir est incertain. Plusieurs groupes de médecine familiale de l'ouest de Montréal tirent également la sonnette d'alarme.
«C'est un appel à l'aide. Ce n'est pas une menace. C'est simplement une réalité financière», a lancé le Dr Michael Kalin, propriétaire du GMF Santé Kildare.
Le Dr Kalin a écrit une lettre au Dr Lawrence Rosenberg, président du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal, et à la Dre Ariane Murray, directrice médicale du Département territorial de médecine familiale (DTMF) de Montréal, concernant les conséquences potentielles du projet de loi 2 sur les GMF.
Dans cette lettre, il affirme que le modèle des GMF risque de s'effondrer. La lettre a été signée par 20 médecins, dont beaucoup dirigent leur propre clinique.
Collectivement, ces médecins prennent en charge plus de 400 000 patients.
«Je dis cela avec désespoir, en espérant que le ministère de la Santé en prendra conscience et interviendra», a déclaré le Dr Kalin.
«Nous pouvons mettre de côté nos égos et notre arrogance et faire ce qui est réellement le mieux pour nos patients, car si les GMF ferment, le système s'effondrera.»
Le ministère de la Santé du Québec n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de CTV News.


