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Un coroner réclame davantage de mesures de sécurité pour les piétons

Il appelle la Ville de Montréal et la province à prendre des mesures pour améliorer la sécurité aux intersections.

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Des porteurs transportent le cercueil de Mariia Legenkovska après ses funérailles à Montréal, le 21 décembre 2022. La petite fille a été tuée le 13 décembre 2022 alors qu'elle se rendait à l'école par un conducteur qui ne s'est pas arrêté pour lui po... Des porteurs transportent le cercueil de Mariia Legenkovska après ses funérailles à Montréal, le 21 décembre 2022. La petite fille a été tuée le 13 décembre 2022 alors qu'elle se rendait à l'école par un conducteur qui ne s'est pas arrêté pour lui porter secours. Un coroner québécois recommande le renforcement des mesures visant à protéger la sécurité des piétons. (Graham Hughes/La Presse canadienne)

Un coroner recommande le renforcement des mesures visant à protéger la sécurité des piétons, après la mort d'une réfugiée ukrainienne de sept ans, victime d'un délit de fuite à Montréal en 2022.

Le coroner Éric Lépine indique dans un récent rapport que la mort de la fillette était accidentelle et qu’elle a été causée par le fait que le conducteur n'avait pas complètement arrêté son véhicule à une intersection et qu’il était ébloui par le soleil matinal. 

«Mon analyse des faits m'amène à conclure que le conducteur n'a jamais vu la victime et que la victime n'a jamais vu le véhicule. La collision résulte d'un manque de vigilance de la part du conducteur, dû à un arrêt incomplet de son véhicule combiné à une mauvaise visibilité causée par l'éblouissement du soleil», écrit-il dans son rapport. 

Il appelle la Ville de Montréal et la province à prendre des mesures pour améliorer la sécurité aux intersections, notamment en ajoutant l'éblouissement solaire comme critère à prendre en compte pour évaluer la nécessité de placer un brigadier à une intersection.

Mariia Legenkovska se rendait à l'école avec son frère et sa sœur le 13 décembre 2022 lorsqu’un camion l'a percutée mortellement. Le conducteur a pris la fuite sans s'arrêter, mais s'est rendu à la police plus tard dans la journée. En 2024, il a plaidé coupable pour non-assistance à une personne en danger et a ensuite été condamné à un an d'assignation à résidence.

La petite Mariia et sa famille ont déménagé à Montréal en 2022 pour échapper à l'invasion russe. Son père, Andrii Legenkovska, combattait dans les forces ukrainiennes de défense territoriale lorsqu'elle a été tuée. Il a quitté le front pour se rendre à Montréal et assister à l’enterrement de sa fille.

Le rapport de M. Lépine, publié le 12 novembre, ne mentionne pas le nom de la victime, mais souligne que son décès a bouleversé tout le Québec et suscité des appels à une meilleure protection des enfants dans les rues des villes.

Le coroner indique dans son rapport que le conducteur a ralenti et regardé des deux côtés à l'intersection où la fillette a été heurtée, mais qu'il ne s'est pas arrêté. L’homme n'a pas vu l’enfant, mais a senti un choc sous ses pneus, précise-t-on dans le document. Il s'est rendu à la police quelques heures plus tard.

Le coroner note que les modifications physiques, telles que les bornes de protection, les dos d'âne et les avancées de trottoir, constituent le meilleur moyen d'améliorer la sécurité des piétons aux intersections. Il conseille à la Ville de continuer à les installer partout où cela est possible.

M. Lépine souligne également que l'éblouissement du soleil à l'intersection semblait être un facteur, et qu'il est particulièrement aveuglant pendant les mois d'hiver. Plusieurs témoins, dont des policiers, ont d’ailleurs déclaré au coroner qu'ils avaient été «complètement aveuglés» par le soleil dans la rue où l'accident s'est produit.

M. Lépine précise que l'intersection n'était pas considérée comme dangereuse au moment de l'accident, mais que cela aurait pu être différent si la visibilité liée au soleil avait figuré sur la liste des critères utilisés par les autorités pour évaluer la nécessité de mettre en place des mesures de sécurité supplémentaires, telles que des brigadiers scolaires.

Le coroner note aussi que le conducteur avait été guidé par son GPS pour traverser une zone densément peuplée et qu’il avait été contraint d’utiliser un itinéraire qu'il n'avait jamais emprunté auparavant en raison des embouteillages causés par la fermeture de deux voies d'un tunnel important menant à la rive sud de Montréal. 

M. Lépine rapporte que la province avait annoncé les travaux de construction moins de trois mois avant leur début, laissant ainsi peu de temps aux autorités municipales pour planifier des mesures d'atténuation afin de gérer le flux de circulation.

 

Il suggère que la province annonce ses projets le plus tôt possible et qu'elle collabore avec les entreprises qui possèdent des applications de circulation afin d'éviter d'envoyer trop de voitures dans les rues résidentielles.

Morgan Lowrie

Morgan Lowrie

Journaliste