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«Pas question que Groupe TVA disparaisse»: Pierre Karl Péladeau tient mordicus à la survie de ce télédiffuseur de Québecor, même si la chaîne a essuyé une baisse de revenus de 11,9 millions de dollars au troisième trimestre de 2023, ce qui a entraîné la suppression de 547 emplois.
Québecor a publié ses résultats financiers jeudi. Dans la liste, le Groupe TVA apparaît comme la seule branche dont les voyants sont au rouge, pendant que les autres secteurs d’exploitation ont permis au conglomérat d’enregistrer des revenus nets de 1,42 milliard de dollars, en hausse de 23,8% par rapport à la même période l’année dernière – une performance «remarquable», comme on peut lire dans un communiqué.
En parallèle du sombre portrait chez Groupe TVA, M. Péladeau et Québecor attribuent le succès financier global de l’entreprise au «levier financier généré par l’acquisition de Freedom Mobile», réalisée en avril dernier.
Québecor rapporte que les activités de ce fournisseur en services et équipements sans fil en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique ont généré une hausse de 30% de revenus (287,3 M$) au dernier trimestre en télécommunications, en combinant la croissance de Vidéotron au Québec.
Outre les actionnaires de Québécor, qui dégagent selon le rapport un bénéfice net consolidé de 209,3 millions de dollars (0,91 $ par action de base, en hausse de 17,3%), les consommateurs profitent de la situation, d’après M. Péladeau.
«Nous maintenons des coûts d’exploitation parmi les plus bas de l’industrie des télécommunications au Canada et nous gérons de façon disciplinée nos investissements en immobilisation en fonction de nos priorités stratégiques», a déclaré le président-directeur général de Québecor.
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«Nous poursuivons d’ailleurs avec succès l’intégration des activités de Freedom, guidés par notre volonté d’offrir les meilleurs produits, le meilleur service et le meilleur prix pour offrir la meilleure expérience client», commente-t-il.
Dans l’immédiat, ces résultats globaux positifs de Québecor ne rendent pas aux employés mis à pied chez Groupe TVA dans le cadre d’une vaste restructuration la semaine dernière, mais «l’objectif du plan de réorganisation est que Groupe TVA soit en mesure de continuer de proposer des contenus originaux d’ici en poursuivant nos investissements, et d’offrir une information fiable et de grande qualité à l’ensemble de la population», dit M. Péladeau.
«Il n’est pas question que Groupe TVA disparaisse du paysage médiatique et télévisuel du Québec.»
Dans l’état des choses, «la situation déficitaire du Groupe TVA n’est plus viable et nous avons la responsabilité d’agir pour la pallier», affirme le PDG, qui continue de montrer du doigt «le peu de considération réglementaire envers notre industrie, additionné à l’accélération des phénomènes l’affectant». M. Péladeau demande à nouveau aux paliers gouvernementaux fédéral et provincial d'agir contre la baisse des revenus publicitaires accaparés par les plateformes de diffusion en continu, et contre ce qu'il juge être une «concurrence déloyale» de Radio-Canada, chaîne médiatique financée par l'État.
Les compressions majeures de TVA en bref (novembre 2023)
- 547 postes abolis (31 % des effectifs totaux du Groupe TVA): 300 en production interne, 98 dans les stations régionales et 149 dans d’autres secteurs;
- Relocalisation des effectifs montréalais des médias d’information au 4545 rue Frontenac;
- Conversion potentielle du siège social du 1600 de Maisonneuve Est à Montréal en immeuble à logements sociaux;
- Relocalisation des effectifs du Journal de Québec dans les bureaux de TVA Québec;
- Réduction du parc immobilier.