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Trump instaurera samedi les tarifs, et songe à les réduire à 10% pour le pétrole

«À ce jour, nous n'avons toujours aucune information, aucune décision formelle...» a affirmé de son côté Mélanie Joly.

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Le président Donald Trump a confirmé vendredi qu'il imposera des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique et de 10 % sur les marchandises en provenance de Chine à compter de samedi. 

«À partir de demain (samedi), ces tarifs seront en vigueur», avait affirmé plus tôt vendredi la secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt. S'adressant aux journalistes dans le bureau ovale plus tard, M. Trump a déclaré que les trois pays ne pouvaient rien faire pour empêcher l'entrée en vigueur des droits de douane samedi. 

Le président avait dit qu'il réfléchissait à une exemption aux importations de pétrole du Canada et du Mexique. Il a affirmé vendredi qu'il envisageait des tarifs plus bas sur le pétrole, mais on ignore si ce sera le cas lorsqu'il signera le décret samedi.

«Je vais probablement réduire un peu les droits de douane sur ce point, a déclaré M. Trump à propos du pétrole. Nous pensons que nous allons les ramener à 10 %.»

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Mme Leavitt avait démenti un article de presse qui laissait entendre que la décision sur l'imposition de droits de douane dévastateurs pourrait être retardée jusqu'en mars. 

Plus tôt vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada était prêt à apporter une réponse «déterminée, énergique, mais raisonnable immédiate» à l'imposition d'un nouveau tarif. «On est prêt pour tous les scénarios possibles», a-t-il ajouté.

Il a également averti que le Canada pourrait faire face à des temps difficiles dans les jours et les semaines à venir.

Au cours d'un événement à Toronto, M. Trudeau a déclaré au sujet des tarifs douaniers de M. Trump que ce n'était «pas ce que nous voulons, mais s'il va de l'avant, nous agirons également».

Une réponse «féroce»

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, le ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, et le ministre de l'Immigration, Marc Miller, étaient tous dans la capitale américaine, faisant un dernier effort diplomatique pour convaincre les législateurs républicains et l'équipe de M. Trump d'influencer le président.

«À ce jour, nous n'avons toujours aucune information, aucune décision formelle qui n’aurait été prise par la Maison-Blanche avec aucun détail spécifique au niveau des tarifs», a mentionné Mme Joly lors d'un point de presse en début de soirée depuis l'ambassade du Canada à Washington.

La ministre a souligné que le Canada «va répondre de manière féroce» si le président américain finit par mettre ses menaces à exécution.

«Pour l'instant, on entend beaucoup de paroles, mais il n'y a pas eu d'actions», a-t-elle précisé, soulignant que cela ne signifie pas qu'Ottawa ne prend pas les menaces au sérieux.

Le chef d'État américain a d'abord affirmé que sa menace de tarifs de 25 % était une réponse à l'échec du Canada et du Mexique à freiner le flux illégal de personnes et de drogues à travers la frontière.

Justin Trudeau a tenté vendredi de rassurer les Canadiens tout en reconnaissant que le Canada «pourrait être confronté à des temps difficiles dans les jours et les semaines à venir». 

«Je ne vais pas édulcorer la situation», a-t-il dit.

Le premier ministre a déclaré qu'il savait que les Canadiens «pourraient être anxieux et inquiets, mais je veux qu'ils sachent que le gouvernement fédéral et, en fait, tous les ordres de gouvernement, les soutiennent». 

Le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, a envoyé jeudi une vidéo décrivant les efforts du Canada en matière de sécurité frontalière au candidat de M. Trump au poste de secrétaire au Commerce.

M. Trudeau a déclaré vendredi que le Canada avait répondu aux préoccupations du président américain en mettant en œuvre un plan de sécurité frontalière de 1,3 milliard $. 

«En fait, les premiers hélicoptères de patrouille ont commencé à surveiller la frontière plus tôt cette semaine, et de nouvelles équipes canines, ainsi que des outils d'imagerie, sont déployées pour détecter et arrêter le flux de fentanyl», a-t-il déclaré. 

Il a noté que moins de 1 % du fentanyl et des passages illégaux aux États-Unis proviennent du Canada. 

Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a déclaré jeudi que les tarifs douaniers ne sont «pas des mesures hostiles», ajoutant qu’il ne pense pas que le Canada représente une menace stratégique pour les États-Unis. Faisant référence à sa rencontre avec Mme Joly plus tôt cette semaine, M. Rubio a avancé que le Canada et les États-Unis ont des intérêts communs le long de la frontière. 

Des réactions différentes

De son côté, le premier ministre québécois François Legault a souligné dans une publication sur Facebook que la province «va protéger notre économie et défendre nos travailleurs» alors que Donald Trump «a parlé spécifiquement de l’aluminium et de l’acier».

«On va riposter rapidement et sans hésiter. Mais l’objectif, c’est de mettre fin à ces tarifs le plus rapidement possible», a-t-il écrit en soirée.

Les premiers ministres ne sont pas d’accord sur la façon dont le Canada devrait réagir si M. Trump met ses menaces à exécution. La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, et le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, ont soutenu que les exportations de pétrole et d’autres ressources ne devraient pas être incluses dans les plans de représailles. 

Le bureau de Mme Smith a indiqué vendredi que la première ministre attendait, comme tout le monde, de voir les détails. 

«La première ministre a clairement indiqué dès le début que tout tarif imposé par les États-Unis sur les produits canadiens porterait préjudice aux consommateurs, aux travailleurs et aux entreprises américains et canadiens», a-t-il été précisé.

Le chef du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario, Doug Ford, a appelé à une réponse tarifaire dollar pour dollar lors d'un arrêt de campagne à Niagara Falls, en Ontario.

En fin de compte, les dirigeants provinciaux et territoriaux restent unis, a déclaré M. Ford.

«Nous devons faire preuve de force, être unis et souligner au gouvernement fédéral que nous devons riposter durement. Pas doucement, mais durement», a ajouté M. Ford.

Avec des informations de l'Associated Press