Dimanche, un juge fédéral a temporairement empêché l'administration Trump de déployer des unités de la Garde nationale en Oregon.
Un tourbillon juridique avait débuté quelques heures plus tôt, lorsque le président avait envoyé des troupes californiennes à Portland pour protéger des bâtiments fédéraux des manifestations en cours.
Le gouverneur Gavin Newsom s'était engagé à contester cette décision devant les tribunaux.
Lors d'une audience téléphonique convoquée à la hâte en soirée, la juge de district fédérale Karin Immergut a accordé l'ordonnance de restriction temporaire demandée par la Californie et l'Oregon.
La Maison-Blanche n'a pas immédiatement commenté la décision du juge.
La veille, la même juge, nommée par M. Trump a temporairement bloqué samedi le projet de déployer la Garde nationale de l'Oregon à Portland pour protéger les biens fédéraux.
Cette tentative faisait suite à des manifestations qui ont laissé la ville comme «ravagée par la guerre», selon le président. Des responsables de l'Oregon et des habitants de Portland jugent cette description absurde.
La juge Immergut a déclaré que les manifestations relativement limitées observées dans la ville ne justifiaient pas le recours aux forces fédérales et qu'autoriser ce déploiement pourrait porter atteinte à la souveraineté de l'Oregon.
L'administration Trump a envoyé des gardes de Californie et du Texas après qu'un juge eut bloqué l'utilisation de troupes de l'Oregon.
Un porte-parole du Pentagone a déclaré dans un communiqué qu'environ 200 membres de la Garde nationale de Californie, en service dans la région de Los Angeles, étaient réaffectés à Portland. La gouverneure de l'Oregon, Tina Kotek, a indiqué qu'une centaine d'entre eux étaient arrivés samedi et qu'une centaine d'autres étaient en route dimanche.
«Cette action semble intentionnelle pour contourner la décision rendue hier par une juge fédérale, a déclaré Mme Kotek dimanche. Une intervention militaire n'est pas nécessaire en Oregon. Il n'y a pas d'insurrection à Portland. Aucune menace pour la sécurité nationale. L'Oregon est notre maison, pas une cible militaire.»
Un porte-parole de la police de Portland a refusé de commenter la présence de membres de la Garde nationale de Californie dans la ville. Un porte-parole de Mme Kotek a déclaré dimanche ne pas pouvoir vérifier la localisation actuelle des membres de la Garde arrivés samedi, orientant les questions vers le ministère de la Défense.
La Garde nationale de Californie a également transmis les questions au ministère de la Défense. Un porte-parole du ministère a refusé de commenter. La Maison-Blanche n'a pas réagi dans l'immédiat.
M. Newsom, un démocrate, a déclaré dans un communiqué que des soldats californiens étaient en route dimanche et a affirmé que ce déploiement représentait un «abus de droit et de pouvoir flagrant». Il a ajouté que ces troupes avaient été «fédéralisées» et placées sous le contrôle du président il y a des mois en réponse aux troubles à Los Angeles.
«Le commandant en chef utilise l'armée américaine comme une arme politique contre les citoyens américains, a soutenu M. Newsom. Nous porterons cette affaire devant les tribunaux, mais le public ne peut rester silencieux face à une conduite aussi irresponsable et autoritaire de la part du président des États-Unis.»
Le maire de Portland, Keith Wilson, a déclaré dimanche que la ville continuait de chercher des moyens légaux pour empêcher tout déploiement de la Garde nationale.
«Cette action contourne la décision du tribunal et menace d'enflammer une communauté restée pacifique, a affirmé M. Wilson. Notre équipe juridique travaille en coordination avec nos partenaires et prendra immédiatement toutes les mesures légales nécessaires pour faire respecter l'ordonnance de la juge et protéger les droits des habitants de Portland.» Le bâtiment de la police de l'immigration à Portland a récemment été le théâtre de manifestations nocturnes.
M. Trump a affirmé que Portland et Chicago sont en proie à la criminalité et aux troubles, décrivant Portland comme une «zone de guerre».
Depuis le début de son second mandat, le président a envoyé ou évoqué l'envoi de troupes dans dix villes.
Samedi, M. Trump a autorisé le déploiement de 300 soldats de la Garde nationale de l'Illinois pour protéger les agents et les biens fédéraux à Chicago.
