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Trump déclare que l'espace aérien du Venezuela doit être considéré comme fermé

Le président républicain a adressé son appel à un blocus aérien aux «compagnies aériennes, aux pilotes, aux trafiquants de drogue et aux trafiquants d'êtres humains».

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Le président vénézuélien Nicolas Maduro, à gauche, écoute le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez lors d'une marche civico-militaire organisée par le gouvernement à Caracas, au Venezuela, le mardi 25 novembre 2025.. Le président vénézuélien Nicolas Maduro, à gauche, écoute le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez lors d'une marche civico-militaire organisée par le gouvernement à Caracas, au Venezuela, le mardi 25 novembre 2025.. (Ariana Cubillos/Associated Press)

Le président Donald Trump a déclaré samedi que l'espace aérien «au-dessus et autour» du Venezuela devrait être considéré comme «totalement fermé», une affirmation qui a relancé les interrogations quant aux pressions exercées par les États-Unis sur le dirigeant vénézuélien Nicolás Maduro. 

Le gouvernement vénézuélien a accusé Donald Trump de proférer une «menace coloniale» et de chercher à saper la souveraineté du pays.

La Maison-Blanche n'a pas répondu aux questions concernant la publication de Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, et l'on ignore s'il annonçait une nouvelle politique ou s'il ne faisait que renforcer le message de sa campagne contre M. Maduro. Cette campagne a notamment consisté en de multiples frappes dans la mer des Caraïbes et l'est de l'océan Pacifique contre des embarcations soupçonnées de transporter de la drogue, ainsi qu'en un renforcement des forces navales dans la région. Plus de 80 personnes ont été tuées lors de ces frappes depuis début septembre.

Le président républicain a adressé son appel à un blocus aérien aux «compagnies aériennes, aux pilotes, aux trafiquants de drogue et aux trafiquants d'êtres humains», plutôt qu'à M. Maduro lui-même. 

Le gouvernement vénézuélien a déclaré «rejeter fermement» les affirmations de Donald Trump concernant la fermeture de son espace aérien, le qualifiant de «menace coloniale» visant à porter atteinte à «l’intégrité territoriale, à la sécurité aérienne et à la pleine souveraineté» du pays.

Le ministère des Affaires étrangères a affirmé que «de telles déclarations constituent un acte hostile, unilatéral et arbitraire».

Le communiqué précise également que les autorités américaines de l’immigration ont suspendu unilatéralement les vols d’expulsion bihebdomadaires de migrants vénézuéliens. Suite aux négociations entre les deux gouvernements, plus de 13 000 Vénézuéliens ont été expulsés vers le Venezuela cette année à bord de dizaines de vols nolisés, le dernier en date ayant atterri vendredi soir à Caracas, la capitale, selon les données de suivi des vols.

La semaine dernière, les compagnies aériennes internationales ont commencé à annuler des vols vers le Venezuela après que l'Administration fédérale de l'aviation (FAA) a demandé aux pilotes de faire preuve de prudence aux abords du pays en raison d'une activité militaire accrue. La juridiction de la FAA se limite généralement aux États-Unis et à leurs territoires.

L'agence avertit régulièrement les pilotes des dangers liés au survol de zones de conflit ou d'activités militaires en cours à travers le monde, comme elle l'a fait au début du mois avec le Venezuela. La FAA collabore avec d'autres pays et l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) sur les questions internationales. La FAA et l'OACI n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires samedi.

L'administration Trump a cherché à accentuer la pression sur le président Maduro. Le gouvernement américain ne reconnaît pas M. Maduro comme le dirigeant légitime de ce pays sud-américain riche en pétrole mais de plus en plus appauvri, et il est accusé de narcoterrorisme aux États-Unis.

Les forces américaines ont effectué des vols de bombardiers près du Venezuela et l'USS Gerald R. Ford, le porte-avions le plus moderne des États-Unis, a été déployé dans la région. 

Le Ford complète le plus important déploiement de forces américaines dans la région depuis des générations. Avec son arrivée, l'opération «Southern Spear» mobilise près d'une douzaine de navires de l'US Navy et environ 12 000 marins et Marines. 

Des voix bipartisanes s'élèvent pour réclamer un contrôle accru des frappes militaires américaines contre des navires dans la région, suite à la publication d'un article du Washington Post révélant que le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, avait donné l'ordre verbal d'éliminer tous les membres d'équipage lors de l'attaque du 2 septembre contre des trafiquants de drogue présumés.

Le sénateur républicain Roger Wicker, président de la commission des forces armées du Sénat, et son principal représentant démocrate, le sénateur Jack Reed, ont déclaré vendredi soir dans un communiqué conjoint que la commission «mènera une enquête approfondie afin d'établir les faits relatifs à ces circonstances».

L'équipe de Donald Trump a envisagé des options militaires et non militaires avec le Venezuela, y compris une action secrète de la CIA.

Donald Trump a publiquement évoqué la possibilité de dialoguer avec M. Maduro. Le New York Times a rapporté vendredi que les deux hommes s'étaient entretenus. La Maison-Blanche a refusé de commenter cette conversation.