Le président Donald Trump n'a pas laissé la paralysie du gouvernement l'empêcher de faire escale à Norfolk, en Virginie, dimanche, pour rendre hommage à la Marine à l'occasion de son 250e anniversaire. Il a profité de son discours pour saluer son travail et celui de la Marine.
Donald Trump a prononcé un discours qui, de son propre aveu, a presque transformé l'événement en un rassemblement de campagne, suscitant quelques acclamations de la foule avant de conclure par l'enregistrement de sa chanson, YMCA, par Village People.
«Soyons francs, c'est un rassemblement», a-t-il lancé à la foule d'environ 10 000 membres de la Marine en uniforme blanc.
Des avions de la marine ont survolé le pays au début de son discours, attisant l'énergie de la foule et incitant de nombreux marins à scander «USA! USA! USA!».
Le président s'est exprimé sur une jetée, entre deux imposants navires, un porte-avions et un navire d'assaut amphibie. Le porte-avions a exposé un avion de chasse de la Marine, dont le fuselage portait l'inscription Président Donald J. Trump '45-47, juste sous la fenêtre du cockpit.
Le président républicain a critiqué ses adversaires politiques et attaqué les législateurs démocrates alors que le gouvernement est fermé depuis cinq jours, obligeant les militaires à travailler sans salaire jusqu'à la réouverture du gouvernement.
«Je tiens à vous informer que malgré la fermeture actuelle provoquée par les démocrates, nous verserons chaque centime dû à nos militaires. Ne vous inquiétez pas», a promis Donald Trump sous les acclamations de la foule.
La fermeture des services publics fédéraux, qui a débuté mercredi, a déclenché une vague d'accusations partisanes. Plusieurs milliers d'employés fédéraux ont été mis en congé sans solde et des projets clés dans les domaines des infrastructures et de l'énergie ont été suspendus dans des régions dirigées par les démocrates, telles que New York et Chicago.
Les démocrates du Sénat ont rejeté les efforts visant à préserver la continuité des opérations gouvernementales lors du début du nouvel exercice budgétaire mercredi. Ils ont évoqué la disparition des subventions, susceptible d'entraîner une hausse rapide des coûts de l'assurance maladie pour les personnes couvertes par l'Affordable Care Act de 2010.
Les législateurs démocrates ont également cherché à annuler les coupes budgétaires dans Medicaid promulguées par Donald Trump.
Les démocrates s'opposent à la décision du président de voir son administration refuser de dépenser les fonds approuvés par le Congrès, affirmant, entre autres, que cela compromet le processus budgétaire. Parallèlement, M. Trump a envisagé de licencier des fonctionnaires fédéraux de ce qu'il appelle les «agences démocrates».
Parmi les personnes présentes aux festivités figuraient la première dame Melania Trump, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, le secrétaire à la Marine John Phelan, le secrétaire aux Anciens Combattants Doug Collins et le représentant américain Ronny Jackson, républicain du Texas, ancien contre-amiral de la Marine et médecin à la Maison-Blanche pendant son premier mandat.
Après son arrivée à Norfolk, M. Trump s'est rendu à bord de l'USS George H.W. Bush, puis s'est adressé aux marins.
Les Trump ont ensuite assisté à une démonstration militaire depuis le pont du porte-avions. Des destroyers de la marine ont lancé des missiles et tiré des obus dans l'océan Atlantique, des Navy SEALs sont descendus d'hélicoptères et des avions de chasse ont décollé.
Nouvelle politique au sein de l'armé
Le président a de plus en plus cherché à s'appuyer sur le soutien de l'armée, renforçant ainsi son rôle dans la société américaine, en demandant à ses troupes de patrouiller dans les rues de villes américaines, notamment Los Angeles, Washington, Chicago, Memphis, Baltimore et Portland, en Oregon.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a indiqué que M. Trump cherchait à envoyer la Garde nationale de son État à Portland après que les précédentes initiatives de l'administration visant à déployer des troupes dans la Garde nationale de l'Oregon aient été bloquées par les tribunaux.
Dans son discours de juin pour le 250e anniversaire de l'armée, Donald Trump a également transgressé les normes présidentielles en qualifiant les manifestants de Los Angeles d'«animaux» et d'«ennemis étrangers», des propos qui ont mis certains membres de l'auditoire mal à l'aise.
Les marins de dimanche se sont montrés bien plus impliqués et réceptifs aux plaisanteries et aux remarques politiques du président que les hauts gradés de l'armée lors d'une réunion mardi sur une base de Quantico, en Virginie. Venus du monde entier, ils avaient été convoqués sans préavis par M. Hegseth.
Dans son discours aux généraux, M. Trump a proposé d'utiliser les villes américaines comme terrains d'entraînement pour les forces armées et a évoqué la nécessité de la puissance militaire pour combattre ce qu'il a appelé «l'invasion de l'intérieur». M. Hegseth a déclaré la fin de la culture «woke» et a annoncé de nouvelles directives pour les troupes, qui comprennent des normes «neutres» ou «équivalentes à celles des hommes» en matière de condition physique.
L'administration cherche à remodeler la culture du Pentagone et à utiliser les ressources militaires pour les priorités du président, notamment la lutte contre les perturbations intérieures et les crimes violents.
M. Trump a également engagé l'armée dans un conflit armé avec les cartels de la drogue, ce qui a conduit à quatre frappes contre des bateaux dans les Caraïbes que Washington accuse d'être impliqués dans le trafic.